Une enquête sur les parfums d’intérieur... parfumer peut nuire à la santé25/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une enquête sur les parfums d’intérieur... parfumer peut nuire à la santé

Une enquête publiée par le mensuel Que Choisir de décembre montre que nombre de désodorisants d'intérieur, baptisés "parfums d'ambiance", ne se contentent pas de diffuser dans l'air des senteurs marines, fleuries ou iodées, comme on peut le lire sur les étiquettes, mais aussi des substances bien plus dangereuses pour la santé -ce qui n'est noté nulle part.

Cela va des allergènes ou des particules irritantes pour les bronches, aux produits suspectés d'être cancérigènes, ou même reconnus comme tels. Leur nocivité serait indépendante du mode de diffusion utilisé: ainsi, selon Que Choisir, "brûler de l'encens, c'est à peu près comme respirer au plus près un pot d'échappement". Les aérosols présenteraient même moins de risques que les bougies ou les gels parfumés, car on ne s'en sert que ponctuellement. Et le papier d'Arménie, pour ancien et naturel qu'il soit, contient au même titre que d'autres produits à l'allure plus moderne un bon cocktail de poisons.

Ces parfums d'intérieur, ajoutés à tous les autres polluants qui entrent dans les logements, notamment les peintures, les colles, le papier peint, sans oublier les produits ménagers et, bien sûr, la fumée de tabac, pourraient expliquer l'augmentation de certaines maladies, comme la bronchiolite ou l'asthme, en hausse de 40% depuis quinze ans, chez les enfants, ainsi que certaines formes de cancers.

Rien de tout cela n'apparaît bien sûr dans les publicités pour les désodorisants d'intérieur. Elles vantent au contraire leur pseudo-pouvoir assainissant qui permettrait de "respirer un air plus sain et vivifiant", selon les termes employés par un produit "bio", le Phytaromassol, recommandé pour les chambres d'enfant. Sans être le pire, il contient pourtant du limonène, constituant certes naturel du citron, mais néanmoins très allergène.

Devant les résultats de cette enquête portant sur trente-cinq produits testés, l'UFC-Que Choisir demande que les pouvoirs publics imposent un étiquetage clair, portant la mention "peut provoquer le cancer" ou "peut provoquer des allergies" selon les substances émises, au même titre que l'étiquetage sur les paquets de cigarettes. Elle demande en outre, toujours en se fondant sur la réglementation en vigueur pour le tabac, l'interdiction de toute publicité pour un désodorisant nocif. La moindre des choses serait en tout cas que le conditionnement fasse apparaître clairement la composition du produit (mais ça, c'est un "secret" industriel ou commercial). Dur combat à mener, face aux industriels qui fabriquent ces produits, tels SC Johnson (6 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans le monde, 216 millions en France avec les marques Brise, Canard WC, Baygon...) ou Reckitt Bensicker (523 millions de chiffre d'affaires en France, produisant les marques Air Wick, Harpic, Saint-Marc ou Calgon), et qui se soucient plus de la santé de leurs bénéfices que de la santé publique.

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