Sanofi Aventis - Romainville (93) : Grève dans deux ateliers25/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi Aventis - Romainville (93) : Grève dans deux ateliers

Le 2 novembre dernier, sur le site de Romainville du groupe pharmaceutique Aventis, les travailleurs des ateliers d'extraction B.12 et corticostéroïdes ont commencé une grève paralysant ces ateliers. Quelques ouvriers de la Fermentation les ont rejoints, soit en tout une cinquantaine d'ouvriers, sur un effectif total de 230 personnes. Trois semaines après, mardi 23 novembre, la grève continuait.

Depuis des années, la direction fait piétiner les salaires, maintient des effectifs insuffisants au mépris des conditions de travail. Tous les ateliers tournent en 3x8 ou en 5x8 continu, au détriment des formations qui n'ont pas lieu par manque de personnel et, parfois, au mépris de la sécurité. C'est ce qui a provoqué la mort d'un jeune ouvrier de 30 ans, il y a un an et demi. Le directeur, poursuivi par la justice pour cette mort, doit passer en jugement au mois de juin prochain. Ce contexte, accentué par l'attitude méprisante de la direction et des chefs, a contribué à la grève.

Fin octobre, l'ensemble du personnel des ateliers de fabrication du Centre de production (CPR) du site a élaboré ses revendications: augmentation des salaires de 200 euros par mois, revalorisation des primes de transport et de nettoyage, augmentation de la prime versée aux pompiers volontaires.

Dès que la grève a démarré, la direction s'est mise à traiter les grévistes d'"irresponsables", de "maîtres-chanteurs", les accusant de vouloir saboter l'avenir du site. Elle était d'autant plus excitée qu'elle attendait un contrôle de la Food & Drugs Administration (l'organisme qui autorise la vente de médicaments aux États-Unis).

Chaque jour, les grévistes ont revoté la grève en assemblée générale et se sont adressés à l'ensemble des salariés par un tract distribué au restaurant d'entreprise.

À la réunion du comité d'entreprise, la direction a continué de refuser d'augmenter les salaires. Les grévistes ne chiffrent plus le montant de l'augmentation à 200 euros, mais ils maintiennent leur revendication d'une augmentation générale de tous les salaires et de l'ajustement des primes sur celles du centre de production de Vitry (l'autre site d'Île-de-France, depuis la fusion avec Rhône-Poulenc).

Jeudi 18 novembre, les grévistes ont appelé à une assemblée générale de tout le personnel pour l'après-midi. La direction, de son côté, a réuni le personnel le matin et s'en est pris une fois de plus aux grévistes. Ceux-ci ont réagi en venant distribuer un tract à cette réunion. L'intransigeance de la direction a finalement poussé les non-grévistes à venir discuter avec les grévistes. Ensemble, ils ont décidé d'aller voir la direction et ont débrayé, le lendemain, à plus de cent.

En réponse, la direction a proposé une gratification de trois cents euros pour tous, grévistes ou non-grévistes, à la condition d'une reprise du travail le lundi. Même chose pour le paiement des heures de grève. Les grévistes ont rejeté ces deux propositions. En même temps, une vingtaine de pompiers volontaires (des ouvriers formés au métier de pompier) sont venus rendre leur paquetage. Faute de réajustement de leur prime, ils ont mis ainsi la direction en situation de non-respect des normes de sécurité, si elle n'embauche pas de pompiers professionnels.

Continuant ses pressions, la direction a envoyé au domicile des grévistes un courrier leur annonçant que les jours de grève leur seraient décomptés dès ce mois-ci. Mais le moral des grévistes est bon. Et ils sont d'autant plus décidés à obtenir le paiement des jours de grève.

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