RATP (Paris) : Débrayage des bus 21 et 6725/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP (Paris) : Débrayage des bus 21 et 67

Les conducteurs de bus des lignes 21 et 67, qui ont toutes deux leur terminus dans le sud de Paris, Porte de Gentilly, ont suivi l'appel à un débrayage lundi 15 novembre au matin et mardi 16 novembre après-midi. Il s'agissait d'agir contre la dégradation des conditions de travail et du service aux usagers.

En effet, depuis la modification de l'emplacement de départ des bus, liée à l'extension des travaux du tramway à la Porte de Gentilly, qui doivent durer jusqu'à fin décembre, les conducteurs demandaient une adaptation des horaires de parcours intégrant le retard dû à l'éloignement du terminus et au contournement de la zone de travaux, ainsi qu'un local provisoire près des bus.

Il y a eu une pétition, des questions des délégués du personnel, mais la direction refusait d'adapter les temps de parcours car il en coûterait quatre conducteurs en plus sur la ligne 21, selon elle, et au moins deux en plus pour la ligne 67.

D'ordinaire, quand un itinéraire de bus était perturbé par des travaux occasionnant du retard, la RATP mettait en place un "tableau de marche-travaux" avec des conducteurs en plus pour compenser le retard et maintenir la fréquence de passage. Mais aujourd'hui elle refuse de plus en plus souvent de le faire. Premièrement parce que, chaque jour, des bus ne sortent pas du dépôt faute de personnel, l'effectif étant calculé trop juste. Deuxièmement parce que cela a un certain coût, qui amoindrit les résultats de la productivité de chaque dépôt de bus par rapport aux objectifs que se donne la direction. C'est avec des mesures de ce genre que la RATP peut annoncer 32,4 millions d'euros de bénéfices au premier semestre 2004!

Quant au local provisoire, la RATP dit se heurter à un "non" inflexible de la Mairie de Paris qui refuserait cette implantation provisoire sur le trottoir. Les conducteurs ont fait remarquer au directeur qu'il aurait été plus logique d'installer un autre local avant le début des travaux, plutôt que nous laisser dans l'actuel qui est entouré de barrières, d'engins et tranchées de travaux!

Le mouvement a été suivi par environ 75% des conducteurs, qui ont demandé au directeur de descendre de son bureau pour venir répondre à leurs questions et demandes. Il s'est vu expliquer les dégradations du service aux voyageurs, qui cherchent le bus devant partir, qui attendent parfois 15 minutes ou plus, surtout sur le 67.

Et il y a le temps que nous prenons pour nous rendre au terminus, où sont les toilettes, boissons, et prendre une pause entre les tours, qui n'est pas pris en compte dans les horaires.

Le directeur a répondu qu'il ne pouvait mettre d'agents en plus, à cause du nombre trop élevé, selon lui, de conducteurs en arrêt-maladie et en inaptitude à la conduite.

Au final, nous n'avons pas obtenu de "tableau de marche travaux" ni de local provisoire, mais la direction assure pour l'instant la présence d'un "pistard" le matin et l'après-midi, qui sera chargé d'avancer les bus en station aux terminus. De plus, un conducteur puis deux en décembre viendront aider à mieux couvrir le service sur ligne et réduire les problèmes de bus manquants, qui sont à la base de toutes les difficultés.

Tous les participants de ce petit mouvement ont décidé d'être vigilants sur le respect d'un temps de pause correct au terminus. Et puis notre mouvement a montré que le petit jeu de la direction, consistant à prendre prétexte des travaux du tramway pour justifier son inaction et faire accepter la dégradation des conditions de travail et du service aux voyageurs, ça ne prend pas.

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