Informatique Renault : Mobilisation contre l’externalisation25/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Informatique Renault : Mobilisation contre l’externalisation

Vendredi 19 novembre, environ 170 salariés de la direction Informatique de Renault ont participé à un débrayage contre l'externalisation de leur secteur. Ils se sont rassemblés à 9 h 30 devant le bâtiment où se tenait une réunion entre direction et syndicats, à Boulogne-Billancourt.

Cette réunion, intitulée "commission de suivi", est la quatrième du genre. Cette instance a été mise en route à la suite du Comité central d'entreprise du 23 juin, CCE au cours duquel la direction de Renault avait obtenu de fait l'aval des représentants centraux CGC et FO pour démarrer son processus d'externalisation de l'informatique.

Entre le mois de mars et les congés, plusieurs centaines de salariés avaient participé à des rassemblements pour exprimer leur refus du "plan Corniou" (le nom du directeur de l'informatique).

Mais depuis la rentrée, c'était la démobilisation, tant du côté des salariés que des syndicats. Et pourtant, tout le monde sait que la direction ne chôme pas et que malgré le silence absolu derrière lequel l'encadrement se retranche depuis le retour des congés, elle agit pour mettre son plan en oeuvre. D'ailleurs, à la suite de chacune de ces "commissions de suivi", la direction, au compte-gouttes, livre des informations. Les dernières en date indiquent que les collègues du secteur de la bureautique seront à très court terme confrontés à un projet de transfert chez Hewlett Packard, transfert que dans leur grande majorité ils refusent.

Début septembre, FO, syndicat influent dans l'informatique de Renault Siège, a assigné la direction au tribunal de Nanterre, désavouant ainsi le comportement de ses représentants centraux. FO Siège dénonce avec raison un plan social déguisé et demande dans sa requête qu'il soit officialisé. Mais c'est une demande qui pourrait se retourner contre les salariés. Au contraire, il faut imposer à la direction qu'il n'y ait ni plan social ni externalisation.

Cela dit, cette assignation a eu le mérite de relancer la mobilisation, car il y avait nécessité de montrer que nous sommes toujours hostiles à ce qui, à terme, nous menace tous: l'externalisation. C'est ce que nous avons fait le 19 novembre. Bien sûr, 170 est un chiffre inférieur à celui des précédents débrayages. Mais vu le contexte, ce n'est pas si mal. Et certains salariés attendaient un mot d'ordre des syndicats, en particulier de la CGT et de FO.

Bien des salariés récriminent contre les divergences syndicales. Mais les 170 salariés présents ont montré que, de leur côté en tout cas, les choses sont claires: le plan Corniou qui à terme menace leurs rémunérations et leur emploi, ils n'en veulent toujours pas.

À l'issue du rassemblement, une quinzaine d'entre nous a distribué un tract d'information à l'entrée de la cantine, et la matinée s'est conclue dans la bonne humeur. La prochaine échéance est le 3 décembre, date de l'assignation de la direction au tribunal de Nanterre. Pour l'instant, FO et la CGT appellent ce jour-là à la mobilisation. On peut prévoir que nous serons nombreux à nous rendre à Nanterre: la direction de l'informatique de Renault n'en a pas fini avec nous!

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