Football et racisme : Un carton rouge ne suffit pas25/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Football et racisme : Un carton rouge ne suffit pas

"Non à la violence!" et "Non au racisme!": voilà ce que qu'on pouvait lire le week-end des 20 et 21 novembre sur les maillots des joueurs, des entraîneurs et des arbitres de la Ligue 1 de football.

Cette campagne intervient dans un contexte hélas riche en manifestations racistes de tous genres, sur et autour des stades français et étrangers.

Parmi celles-ci, il y a eu, lors de la dernière journée de championnat, les insultes racistes proférées par une trentaine de supporters corses à l'encontre de deux joueurs de couleur de Bastia. À Madrid, lors du match contre l'Angleterre, une partie du public poussait des cris de singe chaque fois que les joueurs noirs britanniques touchaient le ballon. Le sélectionneur national espagnol lui-même s'était auparavant distingué en tenant des propos orduriers à l'égard de la couleur de peau de Thierry Henry. En octobre, des chants racistes avaient retenti dans les tribunes de Prague et de Séville à l'occasion de matchs de la Ligue des Champions.

La réalité est fort différente de ce slogan qui fleurissait au lendemain de la victoire de la France en 1998, qui glorifiait l'osmose intervenue entre "Blacks, Blancs, Beurs". Si les joueurs qui évoluent sur les terrains européens sont recrutés sur les cinq continents, et particulièrement en Afrique, le racisme continue d'empoisonner les stades comme la vie sociale. Ni le football, ni le sport en général, ne sont et ne peuvent être ce rempart contre des préjugés qui poussent sur le fumier d'une société de discriminations, d'oppression et d'inégalité.

Et si le racisme est officiellement dénoncé par les autorités du football, ce dont on ne peut que se féliciter, même si cela reste malheureusement symbolique, le chauvinisme, cet autre poison, est quant à lui alimenté et encouragé en permanence par ces mêmes autorités.

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