Crédit Lyonnais - OPUS : Fausses notes25/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1895.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Crédit Lyonnais - OPUS : Fausses notes

Depuis que la direction du Crédit Lyonnais a mis en place des centres administratifs, baptisés UAC, entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, elle n'a pas cessé d'en diminuer le nombre et d'y pratiquer suppressions d'emplois et réorganisations, la dernière en date portant le joli nom d'Opus. Mais la réalité est moins belle.

Nous étions plus de 7000 au départ. Nous sommes aujourd'hui environ 5500. Et les réductions d'emplois vont s'accentuer.

Le précédent plan de réorganisation de la direction était dénommé Octave. Une fois de plus, elle décidait de modifier l'organisation du travail: les opérations des clients particuliers étaient traitées dans certains centres, celles des clients entreprises dans d'autres.

Pendant trois ans, nous avons assisté à une véritable valse du travail. Des opérations ont été transférées d'un centre à l'autre. Dans chaque centre, ou presque, des dizaines d'entre nous ont vu leur travail partir ailleurs, et en ont récupéré un autre, qu'ils découvraient la plupart du temps. Les effectifs étaient réduits et la formation aux nouvelles tâches expéditive.

Dans cet imbroglio, le personnel des agences et les clients avec lesquels nous sommes en relation avaient parfois bien du mal à s'y retrouver. Nous-mêmes devons, aujourd'hui encore, chercher dans quel centre sont traitées certaines opérations.

La mise en place d'Octave s'est terminée au début de 2004; et voilà maintenant Opus qui fait partie du "projet d'entreprise Crédit Lyonnais". La direction a annoncé d'entrée que la mission première est la suppression de 1600 emplois dans les centres administratifs d'ici à 2007.

C'est donc reparti pour de nouveaux transferts de travaux d'un centre à l'autre, voire dans le même centre, d'un service à un autre. Et tant pis pour les collègues qui viennent à peine de finir d'apprendre un nouveau travail!

Dans le même temps, la direction annonce toujours de nouvelles procédures, présentées comme des "modernisations", censées réduire la charge de travail. Mais chaque fois, il n'y a qu'une diminution certaine, c'est celle des effectifs. Il n'y a pas de licenciements, ce sont des "départs naturels" en préretraite ou en retraite, explique la direction. Mais pour ceux qui restent les conditions de travail ne cessent de se dégrader.

La direction ne poursuit qu'un seul but: faire faire le plus de travail possible avec le moins de salariés possible. Là, elle veut supprimer 30% des emplois en trois ans. "Octave" d'abord, "Opus" ensuite, la direction a baptisé sa politique avec des appellations musicales. Mais ses projets sont loin de provoquer l'harmonie, les exécutants en ont ras-le-bol, des couacs pourraient bien se faire entendre.

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