Vietnam : L'agression américaine tue à retardement03/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1892.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Vietnam : L'agression américaine tue à retardement

Alors que l'armée d'intervention américaine a dû quitter le Vietnam il y a plus de trente ans, les défoliants toxiques déversés par ses avions, notamment le tristement célèbre "agent orange", continuent de provoquer des cancers et des malformations parmi les descendants de ceux qui furent en contact avec ces produits. Une association s'est adressée à Bush et à son concurrent Kerry, leur demandant de reconnaître la responsabilité des États-Unis, tandis qu'un procès est intenté à Monsanto, Dow Chemical et autres sociétés productrices de ces produits.

En 1961, Kennedy, alors président des USA, donna son feu vert pour que l'armée américaine déverse des millions de litres de défoliants sur les forêts et les terres cultivées du Vietnam, afin de débusquer les combattants, de bombarder plus efficacement et pour réduire la nourriture de la population. L'objectif était alors aussi de faire fuir les habitants des campagnes du Sud-Vietnam, pour les contraindre à partir vers les villes où ils ne pouvaient survivre qu'en mendiant. On estime que quatre millions de personnes, réfugiées aux abords des villes, furent parquées dans des baraquements sordides où régnaient toutes sortes de maladies.

Les herbicides utilisés, parmi lesquels l'"agent orange" -appelé ainsi parce que l'armée américaine l'avait stocké dans des tonneaux marqués d'orange- ont détruit une grande partie de la forêt et laissé beaucoup de terres impropres aux cultures. La dioxine qu'ils renfermaient continue d'entraîner des ravages sur la santé: cancers, maladies de peau, atteintes du système nerveux, maladies respiratoires et du sang, cécité, anomalies à la naissance, qui touchent encore les nouvelles générations.

Les déversements se poursuivirent jusqu'en 1971, malgré les protestations de scientifiques et celles d'anciens combattants américains eux-mêmes victimes de l'agent orange. Ces derniers attaquèrent les fabricants en justice. En mai 1984, à la veille du procès, les sociétés mises en cause proposèrent un règlement à l'amiable et 40000 des 68000 plaignants obtinrent une indemnisation. En revanche, jusqu'à aujourd'hui, les victimes vietnamiennes n'ont rien reçu. Or, selon la Croix Rouge, un million de personnes souffrent encore des effets des défoliants.

La plainte déposée auprès de la Cour fédérale de New York contre 37 industriels chimistes, parmi lesquels Dow Chemical et Monsanto, qui devrait être reçue dans les prochaines semaines, aboutira-t-elle? Cela n'effacerait pas le crime perpétré par les États-Unis sous les présidences de Kennedy, Johnson -démocrates- et Nixon -républicain-, contre un peuple luttant pour n'être plus soumis à la domination de l'impérialisme américain.

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