Guy Degrenne - Vire (Calvados) : Deux délégués licenciés par un patron sans scrupules03/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1892.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Guy Degrenne - Vire (Calvados) : Deux délégués licenciés par un patron sans scrupules

À Vire, ville industrielle de 13500 habitants du Calvados, le principal employeur est l'usine, employant 800 travailleurs, de Guy Degrenne, fabricant d'accessoires de cuisine. Anciennement très paternaliste, avec des familles d'ouvriers de père en fils, Guy Degrenne a commencé des restructurations ces dernières années. En janvier 2003, un plan de 100 licenciements était mis en oeuvre. Un coup dur, dans ce bassin industriel touché par de nombreux plans de licenciements, de Moulinex dans la région à Valeo qui a fermé une usine de 300 personnes à Vire en 2001. Mais une partie des travailleurs ont réagi, attaquant juridiquement ce plan de licenciements. Le patron avait visé des travailleurs âgés ou ayant des handicaps, en se fichant de l'obligation légale de justifier son plan. Le plan a été déclaré non conforme à la loi en juillet 2003, et les 17 travailleurs qui attaquaient ont gagné le droit d'être réintégrés, sept d'entre eux faisant ce choix.

Depuis, la direction continue sa politique avec acharnement. Elle a licencié neuf personnes cet été, en dessous de la limite des dix, qui force à respecter les règles des "plans sociaux ". Elle en a profité pour licencier quatre des sept réintégrés.

Et puis elle a monté un coup contre la CGT, qui avait aidé les 17 travailleurs à attaquer son plan précédent. Un vendredi soir, le directeur, flanqué d'un cadre des ressources humaines, a fait irruption dans les locaux syndicaux, en toute illégalité, et a prétendu surprendre deux délégués CGT "en état d'ébriété", sans le faire constater par un médecin ni demander le moindre test, se permettant ce gros bobard sous le seul prétexte que les militants présents buvaient une bière. La direction a décidé le licenciement des deux délégués et un jour de mise à pied pour les deux autres militants présents. À force de pressions, elle a obtenu l'accord de l'inspecteur du travail pour ces licenciements, après avoir fait voter ceux-ci par le Comité d'établissement, grâce au vote des autres syndicats qui se sont faits les complices du patron, contre l'avis de leur fédération.

Pourtant la manoeuvre est évidente, comme la volonté de la direction de se débarrasser de ces militants à tout prix. Un des délégués en est à sa troisième procédure en 18 mois!

Pour tous les militants et de nombreux travailleurs de la région, ce coup monté est scandaleux. Les pétitions circulent, dans l'entreprise et à l'extérieur, et une manifestation de soutien est prévue début novembre.

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