Centre de tri postal de Nanterre (Hauts-de-Seine)03/11/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/11/une1892.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centre de tri postal de Nanterre (Hauts-de-Seine)

Les salariés étudiants imposent un recu à la direction

Six jours: c'est le temps qu'il aura fallu aux salariés étudiants du centre de tri de Nanterre pour faire reculer la direction. Une grève qui constitue une première pour cette vingtaine de jeunes salariés (sur les 400 que compte le centre).

La Poste a pris l'habitude de recourir aux étudiants en début de soirée, sur des créneaux réduits correspondant au pic de trafic du courrier, après les collectes dans les bureaux. Généralement, le temps partiel leur est imposé, notamment aux étrangers qui subissent dans ce domaine la législation discriminatoire. La direction du centre considère la toute proche université de ParisX comme un vivier de cette main-d'oeuvre flexible et peu coûteuse.

Or, en cette rentrée, certains d'entre eux se sont vu refuser l'aménagement de leurs horaires de travail en fonction de leur emploi du temps universitaire... Un véritable chantage, quand l'assiduité aux cours est nécessaire à l'obtention du diplôme et que l'on vit avec un demi-smic. Lors d'une heure d'information syndicale, le ras-le-bol éclata et l'action collective fut décidée. Le lendemain, une délégation large demandait à être reçue mais, devant l'obstination de la direction, un préavis de grève illimité était déposé.

Dès mercredi 20 octobre, la quasi-totalité des salariés étudiants étaient en grève. Chaque soir, une quinzaine d'entre eux se retrouvaient en assemblée générale et un tract fut rédigé à l'intention des autres agents. Ceux-ci manifestèrent leur soutien en refusant de traiter le courrier qui ne passait pas, du fait du mouvement.

Ce n'est qu'après le week-end que la direction proposa de discuter à nouveau et se montra prête à des concessions satisfaisantes pour les grévistes: elle rencontrera désormais régulièrement les organisations syndicales pour discuter des problèmes individuels d'aménagements d'horaires. Les étudiants auront la possibilité de travailler plus pendant les vacances universitaires. En outre, le prélèvement pour les jours de grève sera étalé sur plusieurs mois.

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