Transports en commun : Des tramways qui rouleront pour les banques27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Transports en commun : Des tramways qui rouleront pour les banques

Le gouvernement a confirmé sa décision, prise il y a un an, de supprimer toute subvention de l'État aux investissements concernant les réseaux de transport en commun de province. Les 22 agglomérations qui ont dans leurs cartons au total 37 projets de lignes de tramway doivent soit les retarder, soit augmenter les impôts locaux, soit dans l'immédiat contracter des emprunts supplémentaires auprès des banques. Il leur faut en effet trouver le milliard d'euros environ que l'État devait leur verser, sur les sept milliards que coûte l'ensemble de ces travaux.

Le gouvernement s'est fait fort de négocier, au nom des collectivités locales, des conditions d'emprunt avantageuses auprès des banques. Les maires des grandes villes répliquent qu'en négociant eux-mêmes, ils obtiennent à peu près le même résultat: du fait des intérêts versés aux banques, le coût de la construction des lignes de tramway augmentera. Les banques qui tirent déjà profit du crédit à la consommation toucheront leur dîme à chaque fois qu'une collectivité locale décidera une amélioration des transports en commun.

Si une agglomération voulait éviter de faire payer ce supplément aux habitants, il lui serait, en théorie, possible de faire appel à la contribution du patronat pour financer ces services, dont il est l'un des principaux bénéficiaires puisqu'ils transportent la main-d'oeuvre vers ses entreprises ou ses magasins. Les collectivités locales ont le droit, en effet, de prélever une taxe sur les entreprises de plus de neuf salariés, destinée à l'exploitation du réseau de transport ou aux investissements prévus pour son amélioration. Mais ce «versement transport», calculé en fonction de la masse salariale de chaque entreprise, est plafonné par la loi ( à 0,55% pour les petites villes, à 1,75% en général pour les grandes agglomérations), si bien que plus de la moitié des collectivités qui perçoivent cette taxe ont déjà atteint la limite qu'elles ne peuvent pas dépasser, selon la règle, non écrite, mais qui est rigoureusement appliquée, qu'il est interdit de demander un effort aux patrons.

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