Thomson Angers : Un recul de la direction27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson Angers : Un recul de la direction

À Angers, la direction de Thomson a décidé de faire fondre les effectifs de l'usine de manière importante afin de n'être plus «qu'une grosse PME» comme se plaît à le répéter la direction locale.

Elle entend s'y prendre par voie d'externalisation de différents secteurs. Elle a déjà procédé au transfert d'une centaine d'entre nous, la plupart techniciens, dans le nouveau groupe que Thomson a créé récemment avec un fabricant chinois de téléviseurs. Cela s'est poursuivi avec le début des consultations obligatoires concernant le transfert des contrats de travail de douze salariés de l'expédition à l'entreprise Geodis et un projet à court terme prévoit le transfert de l'atelier plastique, avec 70 d'entre nous, au groupe Knauf.

Bien entendu, tous les salariés concernés sont contre leur transfert dans des petites sociétés où les conditions de travail ou tout simplement les conventions collectives sont plus défavorables que ce que nous avions à Thomson. Mais ce qui a mis le feu aux poudres est la décision de la direction de ne faire aucun geste financier pour compenser les pertes futures. Ce sont d'abord les douze salariés les plus immédiatement concernés qui se sont mis en grève dès mardi 19 octobre au matin, rejoints par les camarades de l'atelier plastique et une partie de l'atelier montage. Pendant deux jours, rien n'est sorti de l'entreprise et, dans les secteurs où la production continuait, la direction s'est fait huer à plusieurs reprises quand elle est venue critiquer la grève, beaucoup exprimant leur solidarité avec le mouvement.

Dès le surlendemain, la direction revenait en arrière et après une matinée de marchandages, elle finissait par octroyer de 1500 à 5000 euros suivant l'ancienneté. Ce qui a finalement satisfait les grévistes, qui ont décidé de reprendre le travail.

Bien sûr, ces sommes peuvent paraître un peu dérisoires par rapport aux préjudices que vont subir ces camarades mais, dans l'esprit de tous à l'usine, il s'agit d'une victoire morale face à la direction. En effet, depuis des mois, cette direction, largement relayée par le syndicat CFDT, répète sur tous les tons que le moindre incident, le moindre arrêt de travail, le moindre retard dans les externalisations, signifieraient la fermeture de l'entreprise. Et malgré ce chantage à l'emploi quasi permanent, nous avons été nombreux à participer d'une manière ou d'une autre au mouvement, en faisant grève, en débrayant, en nous opposant à la direction qui voulait sortir ses produits malgré la grève. Et ceci se produit deux semaines après les élections des délégués qui ont vu un nouveau transfert de voix, près de 6%, vers la CGT considérée comme le syndicat opposé à la politique de la direction, au détriment de la CFDT qui, elle, la défend sans états d'âme.

Voilà plusieurs petits événements dans la vie de l'usine qui montrent que la direction de Thomson est loin d'avoir brisé notre résistance. C'est un encouragement pour l'avenir.

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