Peugeot-Citroën (Rennes, 35) : Une campagne au goût amer27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot-Citroën (Rennes, 35) : Une campagne au goût amer

À l'occasion de la «semaine du goût», la direction de l'usine Peugeot-Citroën de Rennes s'est offert une campagne de publicité gratuite avec la complicité de la plupart des chaînes de télévision.

Des reportages diffusés aux heures de grande écoute dans les journaux télévisés ont vanté les efforts que ferait la direction de l'usine en proposant des menus diététiques pour améliorer l'hygiène alimentaire des salariés. On a même pu voir le DRH dire qu'il se souciait de «la bonne santé des salariés pour leur départ en retraite».

Ces reportages ont légitimement choqué dans les ateliers, tant la réalité est différente.

En effet, depuis la mise en place des 35heures en 2000, la majorité des ouvriers de fabrication qui travaillent en équipe n'ont plus accès aux restaurants de l'usine. Les pauses-repas de 40minutes ont été supprimées, permettant ainsi à la direction de faire tourner plus longtemps les chaînes de montage. Deux des quatre restaurants de l'usine ont été fermés. Si bien qu'aujourd'hui, il n'y a plus que 2300 repas servis dans ces restaurants pour une usine de 10000 salariés. Seuls les techniciens et les cadres travaillant en horaire de journée peuvent encore en bénéficier. Et encore, les prix des repas ont quasiment doublé en cinq ans. Les ouvriers travaillant en horaire d'équipe doivent se contenter de sandwiches avalés à la va-vite lors des quelques minutes de pause. Sacré progrès pour l'hygiène alimentaire!

Enfin, la direction de l'usine de Rennes a obtenu 45000euros de subvention entre 2002 et 2004 de la part du Programme national nutrition santé financé par l'État. Une cerise sur le gâteau... de bien mauvais goût!

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