La retraite des travailleurs immigrés23/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1886.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La retraite des travailleurs immigrés

Ils l'ont financée mais ont du mal à la récupérer

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) signale que les travailleurs immigrés retraités ayant gardé leur nationalité d'origine seraient plus de 90000 en France. La plupart viennent d'Afrique du Nord. Séparés de leur famille demeurée au pays, ils seront année après année de plus en plus nombreux dans cette situation.

La plupart sont arrivés au long des années soixante. Voués aux travaux les plus pénibles, les plus dangereux, ils ont connu des années durant les garnis insalubres, les foyers surpeuplés, quand ce n'était pas les bidonvilles. Ils ont occupé le plus souvent des emplois non qualifiés par contrats successifs, parfois entrecoupés de périodes de chômage ou de quelques mois de retour au pays. En conséquence ils ne bénéficient pour la plupart que d'une retraite minime. Beaucoup ne touchent que les 587 euros mensuels du minimum vieillesse. À cela s'ajoute une iniquité de plus. Pour prétendre toucher l'intégralité de leur retraite ou de leurs allocations, il leur faut résider au moins la moitié de l'année sur le territoire français. Du coup, nombre d'entre eux sont contraints d'effectuer plusieurs aller-retour dans l'année entre la France et leur pays d'origine. Ce qui occasionne des frais et de la fatigue.

On étudie, paraît-il, la possibilité pour ceux qui le souhaitent de demeurer dans leur pays d'origine, tout en percevant l'intégralité de leur retraite et de leurs allocations, et de garder l'accès aux soins médicaux et aux services hospitaliers en France. Par ailleurs, un programme de construction de maisons de retraite et l'ouverture de services médicalisés dans les foyers de travailleurs immigrés serait mis en oeuvre.

Que des travailleurs qui ont trimé toute leur vie pour enrichir des patrons ne puissent, l'âge venu, bénéficier de l'intégralité de leurs droits dans des conditions normales est scandaleux.

Un rapport à ce sujet devrait atterrir fin novembre sur le bureau de Borloo, le ministre de la Cohésion sociale (sic). Espérons qu'il ne passera pas à la poubelle.

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