Système U - Trélazé (Maine-et-Loire) : Un licenciement empêché par la grève16/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Système U - Trélazé (Maine-et-Loire) : Un licenciement empêché par la grève

Il y a deux semaines, un travailleur du dépôt de Trélazé du groupe Système U (200 salariés) était menacé de licenciement, accusé d'avoir volé un kleenex qu'il avait pris dans un paquet pour s'essuyer le visage alors qu'il était en sueur.

Ses collègues de travail s'étaient mis en grève, à l'annonce de sa mise à pied conservatoire, pour exiger sa réintégration immédiate. La presse locale et même nationale s'étaient alors largement fait l'écho de ce mouvement de grève contre un licenciement dont tout le monde voyait que le motif était dérisoire.

Au bout de trois jours de conflit, les grévistes avaient décidé de suspendre leur mouvement jusqu'à l'entretien préalable qui devait avoir lieu quelques jours plus tard. En cas de licenciement, ils étaient décidés à se remettre en grève dès le lundi 6 septembre.

La grève avait démarré à l'initiative de militants de la CGT, syndicat majoritaire sur le site de Trélazé. FO, majoritaire sur l'ensemble du groupe qui compte environ 2000 salariés mais minoritaire à Trélazé, avait refusé de s'associer à la grève, au prétexte que les salariés du site avaient déjà eu un joker avec la réintégration d'un travailleur licencié suite au vol d'un canette de panaché. Cette tentative de licenciement pour un motif tout aussi dérisoire que l'affaire du kleenex s'était déroulée quelques semaines auparavant.

Mais devant l'ampleur du mouvement qui touchait plus de 80% des salariés du site, le responsable de FO a cherché à se rattraper, allant proposer à la direction de s'engager à tout faire pour l'aider à empêcher les vols sur le site, en échange de l'annulation du licenciement.

Dans ces conditions, elle s'empressa d'accepter avec reconnaissance la proposition de FO. Dès le lendemain, soit deux jours avant l'entretien préalable, elle proposait un accord prévoyant explicitement la participation du ou des syndicats signataires pour lutter contre les vols dans l'entreprise en échange de l'annulation de la procédure de licenciement. FO signa aussitôt l'accord, mais pas la CGT.

Le lendemain, le responsable FO se vantait d'avoir sauvé notre collègue du licenciement et attaquait la CGT qui aurait, selon lui, organisé des débrayages intempestifs dans le seul but de préparer les élections professionnelles. Les grévistes n'ont apprécié ni sa signature de l'accord, ni le tract de FO, qui, tout en dénigrant la CGT, dénigrait surtout leur grève.

L'essentiel est que le licenciement ait été annulé et les manoeuvres de la direction ne trompent personne sur ce qui a permis d'empêcher le licenciement: c'est la grève, tous ceux qui l'ont faite en sont bien conscients.

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