Économies et démagogie : Moins de fonctionnaires = moins de service public16/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Économies et démagogie : Moins de fonctionnaires = moins de service public

Une grande chasse au gaspi devrait être entreprise dans les différents ministères, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Francis Mer, ancien ministre des Finances, a pour fonction d'agir dans le même sens à la tête d'un tout nouveau Comité d'évaluation des stratégies ministérielles de réforme, où l'on trouve notamment le PDG de Carrefour et quelques anciens ministres et ambassadeurs qu'on ne saurait laisser à chômer.

Depuis deux ans, huit ministères se penchent paraît-il sur le problème des économies à réaliser, avec comme objectif d'aboutir à geler 1,4 milliard, soit 1,5% de l'ensemble des frais de fonctionnement des services ministériels, qui s'élèvent au total à 95 milliards d'euros par an. L'important de tout ce remue-ménage annoncé n'est pas exclusivement le montant des économies prévues, mais les conséquences à la fois sur le personnel et sur le service rendu au public. Un tiers de ces économies envisagées signifierait la suppression de dix mille emplois, qui pourrait se faire par "l'externalisation des missions", en clair la sous-traitance. On donne comme exemple le poinçonnage des métaux précieux qui serait désormais confié à une entreprise privée. Mais on envisage surtout la révision -à la hausse- du temps de travail réel des agents.

Ces projets du gouvernement s'inscrivent dans une campagne de démantèlement de l'ensemble du service public. C'est une vieille méthode que de désigner démagogiquement une catégorie de salariés comme responsable des gaspillages du gouvernement.

S'il s'agissait de faire des économies, pourquoi ces ministres n'envisagent-ils pas de réduire les cadeaux au patronat et aux riches, alors que, au contraire, le gouvernement leur ouvre de plus en plus sa bourse?

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