Dioxine : Vivendi coupable16/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dioxine : Vivendi coupable

Une centaine d'habitants de Maincy, une petite commune de Seine-et-Marne, ont décidé, début septembre, de porter plainte pour homicide involontaire contre les propriétaires de l'usine d'incinération de déchets ménagers installée dans une commune limitrophe. La société gestionnaire de cet incinérateur, Generis, est une filiale de la multinationale Vivendi.

Depuis 1974, l'incinérateur libérait des substances nocives dans l'atmosphère dont, entre autres, de la dioxine. Ce n'est qu'en 2002 que des analyses ordonnées par le ministère de l'Environnement révèlent que l'incinérateur rejette de la dioxine avec un taux de concentration dans l'air 2260 fois supérieur à la limite réglementaire (226 nanogrammes par m3, alors que la valeur limite réglementaire est de 0,1 nanogramme par m3). La dioxine a contaminé les légumes des potagers environnants, les oeufs des poules, le lait des vaches, et les habitants des environs de l'incinérateur comme l'ont confirmé d'ailleurs leurs analyses de sang. Or la dioxine est une substance dangereuse pour l'homme, une molécule qui favorise le développement de cancers et peut provoquer des troubles hormonaux et neurologiques: c'est un "sida chimique" comme le disent les toxicologues.

L'usine de Seine-et-Marne sera finalement fermée en juin 2002, mais après avoir nui pendant 28 ans.

Chaque année, les cheminées des incinérateurs d'ordures ménagères recrachent des quantités de dioxine dont les pouvoirs publics disent qu'elles sont "normales", sans convaincre, à juste titre, les gens concernés, car si certains centres de traitement sont gérés directement par les collectivités, la proportion des centres exploités par des sociétés privées a doublé depuis 1992. Trois multinationales se partagent ce marché très juteux: Suez (Lyonnaise des Eaux), Vivendi et la Saur, la société appartenant au groupe Bouygues. Il y a donc de quoi s'inquiéter car pour leurs actionnaires, les profits passent avant la santé de la population.

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