Collège Jean-Moulin Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Un premier succès16/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1885.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Collège Jean-Moulin Montreuil (Seine-Saint-Denis) : Un premier succès

Les personnels du collège Jean-Moulin de Montreuil avaient averti l'inspection académique dès le mois de juin que leur établissement ne pourrait pas fonctionner avec les moyens qui leur avaient été alloués. À deux reprises, dans des courriers, ils avaient signalé qu'il fallait permettre au collège d'ouvrir une classe supplémentaire et qu'il manquait trois surveillants, un conseiller principal d'éducation et un agent chargé de l'entretien des locaux. Cela leur semblait un minimum. Un préavis de grève avait été déposé pour le jour de la rentrée car tout le monde sentait bien que les courriers risquaient de rester lettre morte.

L'inspection académique avait sans doute estimé qu'il s'agissait de menaces en l'air et elle n'a pas profité de l'été pour revoir sa copie. Le jour de la prérentrée, les personnels ont donc constaté qu'aucun des nouveaux postes attendus n'avait été créé et qu'il manquait une classe de quatrième car l'effectif y était seulement de 29 élèves (en ne prenant pas en compte cinq collégiens qui attendaient une place mais n'étaient pas inscrits). Dans ce collège, situé dans un quartier populaire, où de nombreux élèves ont des difficultés et où l'année 2003-2004 n'avait pas toujours été facile, personne ne voyait comment commencer l'année scolaire dans ces conditions.

L'accueil des élèves a bien eu lieu le jeudi 2 septembre. Mais, dès le vendredi, les deux tiers des personnels se sont mis en grève et une délégation comprenant quelques parents s'est rendue à l'inspection académique à Bobigny. Cette petite visite a sans doute donné des idées à l'inspecteur car, durant le week-end, la nouvelle qu'une classe supplémentaire pouvait être ouverte est arrivée au collège. C'était un premier succès de la mobilisation.

Le lundi suivant, une dizaine d'enseignants décida de poursuivre la grève. Ils retournèrent à l'inspection pour dire qu'ils n'avaient été qu'à moitié entendus, que les postes exigés restaient à pourvoir. Un des grévistes réussit à monter jusqu'à une réunion rassemblant des représentants des syndicats et l'inspecteur d'académie. Ce dernier piqua une grosse colère devant cette intrusion, mais un nouveau rendez-vous fut finalement obtenu pour discuter des problèmes du collège.

À cette entrevue, qui a eu lieu le vendredi 10 septembre, l'inspecteur a annoncé qu'un audit allait être réalisé au collège pour savoir si les surveillants et le conseiller principal d'éducation demandés étaient bien nécessaires. Utiliser les méthodes des patrons capitalistes dans les établissements scolaires, cela a de quoi surprendre. Comme si les personnels travaillant tous les jours au collège n'étaient pas les mieux placés pour savoir quels sont leurs besoins.

Rien ne dit donc que parents et enseignants se soumettront aux conclusions de cet audit.

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