GIAT Industries Saint-Chamond (Loire) : Des travailleurs ne se laissent pas intimider09/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GIAT Industries Saint-Chamond (Loire) : Des travailleurs ne se laissent pas intimider

La direction du site GIAT Industries de Saint-Chamond, dans la Loire, est en train de fermer celui-ci purement et simplement, avec l'appui du gouvernement.

Les diverses actions des travailleurs de Saint-Chamond et des autres sites du constructeur d'armements terrestres n'avaient réussi qu'à reculer les délais d'application du plan massif de suppressions d'emplois présenté en avril 2003. Ce plan doit aboutir à la suppression de 3300 emplois, sur les 6250 que comptait encore ce groupe d'État.

Mi-juillet, un peu avant la fermeture des bureaux et ateliers pour les congés, la direction de GIAT Industries annonçait précisément les postes qui allaient être supprimés. Des négociations de dernière minute permettaient d'arracher quelques améliorations de détail, mais tout le monde sentait que la fin était proche, même si un certain nombre de travailleurs doivent rester jusqu'à fin 2005. Et les premières lettres ouvrant la période de trois à six mois, qui peut se terminer par un licenciement pur et simple, seront envoyées le 1er octobre. Il n'est pas surprenant que, dans ces conditions, l'application au travail, qui avait déjà pas mal manqué tout au long des péripéties des quatorze mois écoulés, devienne encore plus faible. La production sortie des ateliers depuis fin août était loin des 100% demandés.

La direction, dont la politique est la principale cause de cet état de fait, a alors menacé de faire faire sa production chez les sous-traitants. Cela ne semble pas impressionner les travailleurs outre mesure. Une réflexion courante est: "Je veux bien travailler, si on me donne un an de plus". En réunion syndicale CGT, lorsque cette question fut évoquée, l'un des militants s'exclama: "On ne va pas jouer les Maurice Thorez!", faisant allusion aux propos du secrétaire général du PCF invitant à "retrousser les manches" en 1945-1947, au moment où ce parti avait des ministres, entre autres dans un gouvernement présidé par de Gaulle.

Cependant, l'effectif du site de Saint-Chamond (650 il y a six mois) commence à fondre. Des travailleurs, en particulier parmi les techniciens, démissionnent parfois en ayant un point de chute en perspective, mais même aussi sans en avoir. Les emplois trouvés par les recherches des travailleurs eux-mêmes, ou offerts par la direction et sa cellule de reclassement, sont payés très en dessous de ceux de GIAT. Pour des travailleurs, anciens ouvriers passés techniciens, prendre un poste d'ATOS dans l'enseignement public, c'est perdre 50% de leur salaire. Un travailleur s'est vu offrir un poste à la préfecture: il perdrait de 600 à 700 euros par mois. Si donc la plupart des travailleurs ont ou auront sans doute une porte de sortie autre que le licenciement sec, cette porte ne débouche pas sur une solution satisfaisante. Loin s'en faut.

Partager