Enseignement professionnel : Des centaines d'élèves toujours sans lycée09/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Enseignement professionnel : Des centaines d'élèves toujours sans lycée

En Seine-Saint-Denis, des centaines d'élèves qui devaient entrer en lycée professionnel cette année n'ont toujours pas de place. L'inspection académique connaît la situation depuis la fin juin. Au début des vacances scolaires, elle a envoyé à 1700 familles une notification les informant qu'il n'y avait pas de place pour leur enfant dans les lycées professionnels demandés, les renvoyant vers les collèges où ceux-ci avaient fait leur troisième.

Dans lesdits collèges, les principaux n'avaient pas davantage de places à offrir. En revanche ils avaient des consignes. D'abord, ils devaient inscrire en redoublement de troisième les élèves nés en 1989, même s'ils avaient obtenu leur passage en seconde. En effet, comme ils n'ont pas 16 ans, l'Éducation nationale ne peut pas s'en débarrasser purement et simplement et est tenue de les scolariser. Inutile de dire le mécontentement des élèves en question et de leurs familles.

Aux plus âgés, ceux nés avant 1987, les principaux ne devaient d'ailleurs même pas faire miroiter l'espoir d'une place à la rentrée. Ils étaient directement confiés à la Mission générale d'insertion chargée d'organiser des stages et des remises à niveau pour les élèves sortis sans solution du système scolaire. Notons que l'Éducation nationale vient juste de réduire massivement le personnel, souvent précaire, qui travaille dans cette Mission.

Enfin, pour les élèves nés en 1987 et 1988, la consigne était de leur faire changer leurs voeux, de leur faire demander de la menuiserie à la place de l'électricité par exemple, dans l'espoir que là il y ait de la place à la rentrée. On leur écrirait donc aux alentours du 9 septembre pour leur dire ce qu'il en était...

L'inspection académique était la première à savoir qu'il n'y aurait pas de place pour tout le monde. Son calcul est tout simplement que de nombreux élèves se décourageront. Les rares dont la famille peut payer iront en école privée, et les autres chercheront un apprentissage. Il est significatif que, dans les secteurs qui emploient massivement des apprentis, il n'y ait pratiquement pas de lycée dans le département. On en compte un seul en coiffure et un seul en hôtellerie avec, à la précédente rentrée scolaire, 65 places en BEP hôtellerie pour 233 élèves qui l'avaient demandé, des chiffres qui sont pratiquement les mêmes depuis des années.

Cela fait des années que cette situation dure, que des centaines d'élèves de familles populaires sont privés de lycée à la rentrée. Cette année, cela a pris une ampleur particulière, peut-être parce que 500 élèves de plus ont demandé à entrer en lycée professionnel. Mais l'inspection académique ne veut rien entendre, rien prévoir et se contente d'attendre, rentrée scolaire après rentrée scolaire, que des enfants renoncent tout simplement à faire des études.

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