EDF : Les bons comptes font les bonnes actions... boursières09/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/09/une1884.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

EDF : Les bons comptes font les bonnes actions... boursières

EDF devrait présenter prochainement ses résultats financiers. Selon la presse, le bénéfice net des six premiers mois de 2004 serait nettement supérieur à un milliard d'euros. EDF a toujours été plus ou moins bénéficiaire, mais cette fois-ci le chiffre semble exceptionnel, d'autant qu'il s'agit d'un résultat semestriel.

Vrais ou faux, ces chiffres?

La comptabilité d'EDF, pourtant encore société nationale en ce début de 2004, a souvent été opaque et sujette à critiques, y compris de la part d'une mission parlementaire chargée d'aller vérifier de quoi il retournait. EDF, comme bien des grosses entreprises, présente sa comptabilité en fonction de ses impératifs du moment. Et cette fois l'objectif est la privatisation et l'éventuelle introduction en Bourse qui pourrait avoir lieu en 2005.

Il est évident que, pour ouvrir le capital d'EDF au privé, il vaut mieux que celui-ci soit attractif pour les investisseurs, c'est-à-dire qu'il rapporte de plantureux profits.

Selon les comptes qui seront bientôt rendus publics, mais que révèle la presse, ce serait à l'étranger qu'EDF a réalisé le maximum de profits ou remplacé des pertes par des bénéfices. Ainsi, en Allemagne, la société électrique EnBW, détenue à 34,5% par EDF, a fait un milliard d'euros d'économies avec la suppression de 2000 emplois en trois ans. EDF a également fait des profits en hausse en Grande-Bretagne avec EDF Energy et en Italie chez Edison, détenu à 18% par l'électricien français.

À l'étranger, la société nationale française se comporte exactement comme n'importe quel capitaliste privé, sans se soucier en quoi que ce soit de préserver l'emploi.

Avec les changements de statut d'EDF et de GDF, qui viennent d'être entérinés récemment par le Parlement et qui transforment les sociétés d'État en sociétés anonymes, ces deux sociétés vont progressivement imposer à leur personnel en France le même degré d'exploitation que dans ses filiales à l'étranger. Cela a d'ailleurs déjà largement commencé.

Le milliard d'euros de profits semestriels d'EDF est une bonne nouvelle pour les investisseurs qui souhaitent avoir leur part de ce gâteau. Pour les usagers et pour le personnel, cela n'annonce rien de bon de savoir que les capitalistes sont dans les starting blocks de la course aux profits.

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