Chantage à l'emploi... en Belgique aussi.26/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1882.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Chantage à l'emploi... en Belgique aussi.

L'entreprise de sidérurgie liégeoise Marichal Ketin, qui appartient à un groupe allemand et qui fabrique des laminoirs, envisage de faire travailler ses salariés 40 heures par semaine au lieu de 36 actuellement, sans augmentation de salaire, et de mettre fin aux contrats des intérimaires. L'objectif annoncé par l'entreprise est d'économiser 10% de la masse salariale totale.

Pour cela, la direction invoque une perte de 1,7 million d'euros, qui serait causée par la hausse du prix des matières premières et par celle du prix de l'énergie (en particulier du pétrole).

D'après le directeur des fonderies qui fabriquent les laminoirs, "les différents acteurs sont conscients de la difficulté dans laquelle se trouve la société. Il y a toute une série de pistes pour y faire face, dont l'augmentation du temps de travail".

Ce n'est en tout cas pas l'avis des travailleurs qui, consultés le jeudi 19 août, ont rejeté à l'unanimité la proposition de la direction.

Mais en fait, cette initiative risque bien de faire tâche d'huile puisque la Fédération des Entreprises Belges (FSB), l'équivalent en Belgique du Medef, envisage très sérieusement de remettre en cause la durée hebdomadaire de travail, actuellement de 38 heures, au cours d'une négociation qui doit démarrer à l'automne. La même FSB se plaint d'ailleurs régulièrement du fait que le gouvernement belge ait imposé autoritairement en 2001 le passage aux 38 heures hebdomadaires, sans réduction de salaire.

Le président de la FSB, Pieter Timmermanns, a même déclaré la semaine dernière, dans un quotidien, qu'il était nécessaire "de résoudre le handicap des coûts salariaux, de 8 à 10% supérieurs à ceux des pays voisins". Argument qui revient souvent dans la bouche des représentants patronaux mais qui omet le fait que la productivité en Belgique est aussi parmi les plus élevées d'Europe.

Décidément, pas plus en Belgique qu'en France, les patrons ne brillent par leur originalité.

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