CHU de Rouen : Été ou pas, il y a surchauffe05/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

CHU de Rouen : Été ou pas, il y a surchauffe

Au CHU de Rouen, sur un total de 2500 lits, 163 ont été fermés en juillet, au lieu de 240 en 2003. En août, il y en aura 300 au lieu de 400. Pour obtenir ce léger mieux, la direction a imposé un plus grand étalement des vacances du personnel. Or, comme le manque de personnel est chronique, il sera encore plus sensible dans les mois à venir, du fait des reports de vacances.

Néanmoins, pour la direction, le point fort du «plan canicule» est ailleurs et consiste en l'achat de ventilateurs, stockés et difficilement déstockables puisque, lorsqu'il a fait 29degré , les services qui en ont fait la demande n'ont pas pu obtenir le moindre ventilateur!

Mais c'est pour les personnes âgées à domicile que la situation est la plus difficile, ainsi que pour celles qui vivent dans des maisons de retraite. Dans la très grande majorité de celles-ci, le personnel est en nombre plus insuffisant qu'au CHU. De plus, il s'agit bien souvent d'employées très dévouées mais sans formation. Certaines d'entre elles souhaiteraient suivre une formation pour devenir aide-soignante, mais leur demande est refusée parce qu'il faudrait les payer davantage. Alors que la plupart des maisons de retraite coûtent fort cher aux familles, elles tournent avec un personnel sous-payé et sous-qualifié qui est désarmé face à la canicule.

Douste-Blazy a demandé que chaque établissement soit équipé d'une salle climatisée, soit. Mais cela ne remplace pas la formation d'un personnel suffisamment nombreux pour suivre les personnes âgées. Au CHU, combien d'entre elles n'auraient pas survécu, s'il ne s'était pas trouvé une infirmière ou une aide-soignante attentive pour remplir une cuvette pleine de glaçons près de ventilateurs transformés alors en brumisateurs? L'an dernier, la moitié des personnes arrivées aux Urgences du CHU était dans un état désespéré, faute de soins simples et d'un suivi sérieux. Pour la plupart, il était trop tard et elles sont mortes dans les heures qui ont suivi.

Douste-Blazy a beau se féliciter des mesures prévues pour cette année, nous savons que, si canicule il y a, les moyens matériels et humains pour les services d'aide à domicile, dans les maisons de retraite et les hôpitaux, ne seront pas à la hauteur des besoins. Même si le personnel n'arrête pas de courir et de donner de sa personne.

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