Alstom La Courneuve (93) : - La direction sous surveillance05/08/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/08/une1879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom La Courneuve (93) : - La direction sous surveillance

Le «plan social» qui a commencé chez Alstom à La Courneuve fin mai, début juin n'est pas terminé.

Après une grève de deux mois en mars-avril dernier, la direction avait déclaré qu'elle «ferait tout ce qui lui était possible pour trouver un reclassement en interne au maximum de travailleurs», selon elle cela ne se traduirait «que» par 50 licenciements.

En fait, presque 75 travailleurs sont licenciés, sans solution interne. Depuis début juin, les entorses aux engagements de la direction se sont multipliées à la fois dans les propositions de reclassement, dans les refus opposés aux travailleurs qui postulaient à des postes vacants sur le site et dans l'application pure et simple de la législation.

Ainsi les salariés disposent de huit jours pour accepter un reclassement et de quatre semaines pour trouver un poste en interne. L'un d'entre eux, après entretien avec un chef de service avait donné, par écrit, son accord pour un poste dès le lendemain. Vingt jours plus tard, il apprit «qu'il n'avait pas le profil» et qu'il était «versé à la cellule de reclassement», autrement dit licencié! D'autres qui avaient commencé à travailler sur de nouveaux postes en ont été évincés pour être, eux aussi, licenciés. Des travailleurs qui finissaient des travaux déjà commencés et en avaient encore pour plusieurs jours ou semaines, se sont vu notifier leur licenciement à la veille de leur départ en vacances.

Par ailleurs, les lettres que reçoivent les licenciés comportent des erreurs sur leur qualification actuelle. La direction s'en sert pour justifier qu'on ne leur trouve pas de nouveau poste. Un travailleur a reçu une lettre expliquant que la responsable du service dans lequel il avait postulé avait refusé sa candidature, alors.... qu'elle était en congé maternité à la date de la lettre.

Et on pourrait multiplier les exemples de ces «anomalies», auxquelles il faut ajouter les erreurs sur la paye pour les retenues des jours de grève, l'utilisation dans les secteurs sauvegardés du site de sous-traitants sur des postes que des travailleurs licenciés pourraient occuper.

Pour faire ses sales coups, la direction n'a pas eu, pour autant, la paix durant tout ce temps et elle a dû reculer à de nombreuses reprises devant nos interventions et celle de l'inspection du travail.

Alstom fait une fois de plus la démonstration qu'il ne faut ni faire confiance ni relâcher la pression sur les patrons.

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