Plan Climat28/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1878.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan Climat

Des effets de manche contre l'effet de serre

La lutte contre le réchauffement climatique préoccupe le gouvernement, c'est du moins ce que nous sommes censés croire. Le ministre de l'Écologie, un certain Serge Lepeltier, n'a-t-il pas présenté son "plan Climat" jeudi 22 juillet censé lutter contre les gaz à effet de serre tel le gaz carbonique, rendus responsables du réchauffement de la planète?

Il faut dire qu'en ce domaine, les gouvernants français ont déjà une longue tradition de déclarations fracassantes... guère suivies d'effet.

En 1993, un an après le sommet sur la Terre de Rio, une Mission Interministérielle de l'Effet de Serre était créée. Depuis, les sommets, rencontres ou réunions se sont succédé ainsi que les bonnes paroles. Pour n'en citer que quelques-unes, en 1999-2000, Jospin lançait un programme de lutte contre le changement climatique, resté lettre morte. Chirac déclarait en 2002 au sommet de Johannesburg: "La maison brûle et nous regardons ailleurs". En février 2003, Raffarin affirmait qu'il fallait diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle de la Terre et même par quatre dans les pays industrialisés... avant 2050.

En attendant le "plan Climat", une campagne de publicité sur les économies d'énergie a vu son budget fondre de 15 millions à 3 millions d'euros, sans que l'on puisse incriminer, en la circonstance, un quelconque réchauffement climatique. Le plan Climat lui-même, d'un montant de 90 millions d'euros la première année, comporte comme mesure importante, la généralisation de l'étiquetage énergétique, à la façon des réfrigérateurs (A: faible consommation, G: forte consommation). Les voitures, les chaudières, les fenêtres, les matériaux isolants mais aussi les logements et les bureaux, pourraient se trouver ainsi étiquetés. Voilà bien de quoi geler la production des gaz à effet de serre!

Le secteur des transports constitue le plus important producteur de gaz à effet de serre (plus de 26%), avant l'industrie (presque 21%). Mais l'autre mesure-phare du plan, le bonus-malus pour les véhicules polluants est, de fait, abandonnée même si le ministre affirme qu'il en proposera la mise en oeuvre à la rentrée parlementaire.

Quant à l'idée de développer les transports en commun, en priorité dans les grandes agglomérations, d'en faire des réseaux denses, fiables, fréquents et gratuits, elle ne semble pas avoir effleuré le ministre. Il est vrai qu'une telle mesure risquerait d'être efficace...

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