Hausse du Smic hôtelier : Un rattrapage qui ne coûte rien aux patrons28/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1878.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse du Smic hôtelier : Un rattrapage qui ne coûte rien aux patrons

La principale organisation patronale de l'hôtellerie, regroupant les patrons des hôtels, bars, cafés et restaurants, a signé jeudi 22 juillet un accord entérinant la fin du Smic hôtelier, qui concernait des dizaines de milliers de salariés, et son alignement sur le Smic normal. Cela correspond à une hausse de salaire de 11%. Le même accord prévoit aussi de donner aux salariés cinq jours de congés supplémentaires ainsi que deux jours fériés, et ce en échange du maintien des 39 heures...

Si cet accord montre bien quelque chose, c'est l'exploitation forcenée qui règne dans toute cette corporation, qui pratique des salaires très bas, certains cadres de la restauration ou de l'hôtellerie étant payés au Smic et les employés (serveurs, serveuses, femmes de ménage, plongeurs, employés de cuisine, etc.) moins que le Smic. Quant aux 39 heures, c'est loin d'être la règle. Les heures supplémentaires parfois non payées ne se comptent plus. Ce nouveau dispositif est donc un progrès. Les patrons des hôtels, restaurants ou cafés avaient le culot de se plaindre de ne pas parvenir à fidéliser leurs employés, ce qui n'est pas étonnant, au vu des conditions de travail et des salaires pratiqués.

Mais ce n'est pas la pénurie de personnels qui a fait céder les patrons. Ce texte a été signé par les patrons avec une juteuse contrepartie financière! En effet, le gouvernement s'est engagé à pérenniser de façon définitive le dispositif temporaire de baisses des charges sociales attribué à la branche, équivalant à l'abaissement de la TVA de 5,5% sur l'ensemble du chiffre d'affaires qui devait être mis en place en 2006.

Ils sont vraiment soignés aux petits oignons, ces patrons qui se voient offrir, avec l'argent prélevé sur toute la population, le paiement d'une partie des salaires de leurs employés.

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