Échos de la caravane Vosges : Gantois (Saint-Dié) et SEB28/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1878.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Échos de la caravane Vosges : Gantois (Saint-Dié) et SEB

La SA Gantois de Saint-Dié des Vosges, qui fabrique des métaux perforés et tissés, vient de déposer son bilan, menaçant l'emploi de près de 500 salariés. Plus de cent emplois avaient déjà été supprimés en 2003, prétendument pour sauver la situation.

Vendredi 22 juillet, plusieurs centaines de salariés ont défilé jusqu'au palais de Justice pour connaître la décision du tribunal: redressement judiciaire jusqu'à fin janvier. Le long du parcours, quelques rideaux de fer étaient baissés en signe de solidarité.

Beaucoup ont été soulagés par ce sursis de six mois, mais sans trop d'illusions sur la suite. Le PDG a lu une courte déclaration dans laquelle il invitait tout le monde à s'unir... derrière lui. Quelques huées ont montré la confiance dont il bénéficie.

Certains salariés reprochent à la direction d'avoir délocalisé une partie de la production en Roumanie, et de souhaiter poursuivre dans cette voie.

La direction justifie, par la situation de Gantois, les mesures prises. Mais on ne peut qu'avoir des doutes sur la sincérité des informations qu'elle donne quand on sait que, dans cette entreprise qui dépose son bilan, les heures supplémentaires étaient jusqu'à présent nombreuses. De plus, fin mai, l'actuel PDG déclarait "la situation est délicate, mais il n'y a pas péril en la demeure".

Le groupe Gantois, 780 personnes en France (515 dans les Vosges sur deux sites) et plus de 1500 dans le monde, a fait la fortune de ses actionnaires, notamment la famille Colin. Rien ne serait plus normal que de prendre sur les richesses accumulées par le travail des ouvriers pour éviter à ceux-ci de se retrouver sur le pavé dans une région où les suppressions d'emplois sont nombreuses.

Allongement des horaires et suppressions d'emplois chez SEB

Le leader mondial de petit électroménager SEB, qui possède deux usines dans les Vosges, a dénoncé au début de cette année l'accord de 1998 sur les 35 heures et veut porter la durée du temps de travail à 38 heures, tout en maintenant la flexibilité des horaires: il y a des semaines basses et des semaines hautes.

Cet allongement de la durée du travail est d'autant plus scandaleux que SEB compte supprimer dans les années à venir 157 emplois sur 600 dans les Vosges, en fermant son unité de Vecoux pour concentrer la production dans l'usine située à quelques kilomètres de là. Les syndicats disent que cette mesure supprimera encore d'autres emplois, étant donné que la production n'est pas à son maximum.

La direction agite la menace de la concurrence de la Chine où le groupe possède une usine. Mais, ce qu'elle ne dit pas, c'est que la famille Lescure, qui possède 36% du groupe, a encore vu sa fortune augmenter, selon le classement de la revue Capital qui l'estime maintenant à 570 millions d'euros, trois ans après l'absorption de Moulinex, son principal concurrent. Une fortune qui augmentera encore si la direction parvient à ses fins.

Partager