Assurance complémentaire maladie : Les mensonges de Douste-Blazy23/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance complémentaire maladie : Les mensonges de Douste-Blazy

L'Assemblée nationale vient de voter le projet de loi "réformant" l'assurance maladie dont une des mesures "sociales" consiste en une aide de 150 euros par... an pour permettre aux personnes aux revenus les plus faibles de souscrire une assurance complémentaire maladie.

Douste-Blazy avait annoncé que cette mesure allait concerner environ deux millions de personnes, celles qui touchent entre 577 euros par mois (plafond de ressources de la CMU) et 663 euros, soit 15% environ au-dessus du plafond de la CMU.

L'effet d'annonce de Douste-Blazy avait pour but de laisser entendre que le gouvernement, qui dans le même temps attaque de front la Sécurité sociale, aurait des préoccupations sociales. Mais il est vite apparu que cette annonce n'était que du bluff. Tout d'abord, sur le chiffre de deux millions d'ayant-droits puisqu'il existe déjà une participation de 110 euros pour environ 1,6 million de personnes dont les revenus dépassent la CMU de... 12,7%.

Autre effet de manche de Douste-Blazy dénoncé par la Mutualité Française, ces 150 euros ne feront sûrement pas le compte. Elle explique qu'il faut débourser quelque 40 à 50 euros par mois pour une couverture complémentaire, soit 480 à 600 euros par an pour une personne jeune. Et il faut compter près du double pour une personne âgée, vu l'augmentation des tarifs des assurances complémentaires. Certaines dépassent 10%: chez Axa, 4,5% en janvier puis 5 à 8% en avril, au Crédit Mutuel, 5% en janvier et 6% en juillet. Même si l'augmentation se fait en deux fois, elle n'en est pas moins énorme, pour le plus grand profit des capitalistes de la santé que sont les compagnies d'assurance et les mutuelles.

Mais le pire c'est que cette aide, présentée comme une mesure d'aide gouvernementale..., ne coûtera rien à l'État mais sera prise entièrement sur le budget de la Sécurité sociale, plus précisément sur les crédits d'action sociale et sanitaire, c'est-à-dire ouvertement sur les fonds destinés aux plus pauvres. Une fois de plus, ce sera aux salariés de payer pour engraisser les assurances et les mutuelles. C'est, entre autres, comme cela que se creuse le trou de la Sécu.

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