Le dernier indice du coût de la construction (ICC), indice officiel établi par l'Insee, fait état d'une augmentation de 3,33% sur un an. Si le calcul de cet indice reste assez obscur, ce dernier sert de référence pour la révision des loyers en cours de bail; des millions de locataires relevant du secteur privé doivent donc s'attendre à des hausses de loyer bien supérieures à celle du coût de la vie, et plus encore à celle de leur salaire.

L'évolution de cet indice, qui va en s'accélérant depuis plusieurs années, serait due au renchérissement du prix des matériaux utilisés pour la construction. C'est du moins l'explication donnée aujourd'hui par les professionnels du bâtiment qui, il y a peu, mettaient en avant l'augmentation des coûts salariaux.

Le fait est que les propriétaires privés, qu'il s'agisse de compagnies d'assurances, de fonds de pension ou de particuliers, profitent de la pénurie de logements locatifs -il en manque des centaines de milliers pour satisfaire les besoins de la population- pour faire grimper les prix des locations. Ils en profitent d'autant plus que, les gouvernements successifs ayant réduit à des chiffres ridicules la construction de logements sociaux, la quasi-totalité de la demande n'a d'autre choix que de se rabattre sur le parc privé.

Il en résulte que les salariés et tous ceux qui ne disposent que de faibles revenus peuvent de plus en plus difficilement faire face à leurs dépenses de logement et se loger décemment.