Immobilier : La spéculation fait grimper les prix15/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Immobilier : La spéculation fait grimper les prix

Depuis plusieurs années maintenant, les prix de l'immobilier explosent. En trois ans, ils auraient ainsi progressé de 45% en moyenne et de bien plus dans les grandes agglomérations où l'onde de choc atteint progressivement toutes les banlieues.

Les professionnels de l'immobilier, qui se félicitent de cette situation, mettent en avant l'insuffisance de l'offre de logements neufs et anciens. Il y aurait ainsi six acheteurs pour un logement mis en vente.

Il faut dire que la construction (autour de 300000 logements mis en chantier chaque année) est loin de combler le retard accumulé par rapport aux besoins. Et des propriétaires de terrains aux constructeurs, en passant par les promoteurs et les fabricants de matériaux, chacun tire argument de cette pénurie pour gonfler ses prix et améliorer ses profits. De leur côté, les agents immobiliers et les propriétaires de logements récents ou anciens, qui ne veulent pas être en reste, font monter les enchères.

Quant à la demande, elle est entretenue par une fraction de la petite et moyenne bourgeoisie qui, échaudée par les récents revers de la Bourse, se tourne d'autant plus volontiers vers les investissements immobiliers locatifs qu'actuellement les prix de vente et les loyers progressent rapidement, et que l'État leur accorde des avantages fiscaux substantiels. Ainsi, près d'un logement neuf sur deux serait vendu à des investisseurs voulant profiter du dispositif élaboré par le ministre de Robien. La demande est surtout gonflée par la cherté des loyers et les menaces sur les régimes de retraite qui poussent un nombre croissant de locataires, du moins ceux qui le peuvent, vers l'acquisition de leur logement. Les banques y trouvent largement leur intérêt, en développant des prêts sur vingt-cinq ou trente ans qui, s'ils ont l'avantage de réduire les remboursements, s'avèrent très onéreux pour les emprunteurs.

Jusqu'où peut aller cette spéculation? La seule chose qui soit sûre, c'est qu'elle contribue à fragiliser l'économie sans rien résoudre aux problèmes du logement de la population.

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