Espagne - attentats de Madrid : Aznar avait menti15/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne - attentats de Madrid : Aznar avait menti

Menteurs de tous les pays...

La commission parlementaire chargée d'enquêter sur les attentats du 11 mars dernier à Madrid vient d'entendre les principaux responsables du gouvernement Aznar, alors aux affaires. Ces auditions confirment ce que tout le monde savait: Aznar et ses ministres ont sciemment menti pour orienter les soupçons vers l'organisation basque ETA.

Des bombes posées au petit matin dans des trains de banlieue avaient tué 190 personnes et blessé des milliers d'autres -pour la plupart des salariés se rendant au travail. Ces attentats avaient eu lieu trois jours avant les élections législatives en Espagne; et la première préoccupation du gouvernement d'Aznar avait été de tenter de limiter les dégâts que ces attentats risquaient, électoralement, de provoquer pour son parti.

En particulier, Aznar voulait à tout prix éviter que cet attentat apparût pour ce qu'il était: une conséquence de l'engagement du gouvernement espagnol dirigé par ce même Aznar aux côtés des Américains en Irak. Il essaya de faire porter le chapeau aux Basques de l'ETA.

La commission d'enquête vient donc de confirmer que le gouvernement Aznar avait menti, truqué et manipulé. Mais les méthodes d'Aznar, pour choquantes qu'elles soient, n'ont rien de bien original. Tous les gouvernements dirigent la société au profit des possédants en faisant croire à la population qu'ils sont au service du plus grand nombre. Pour ces gens-là, tromper leurs peuples est l'essence même de la politique.

Quel gouvernement, quel pays impérialiste serait en mesure de donner des leçons de morale à Aznar? Certainement pas les États-Unis et la Grande-Bretagne, par exemple, qui sont partis en guerre contre la population irakienne en se cachant derrière le mensonge de la recherche d'armes «de destruction massive». Certainement pas Israël, qui tue tous les jours des civils palestiniens au nom de la «paix».

Et pas plus l'impérialisme français. Cet impérialisme qui a colonisé la moitié de l'Afrique en s'abritant derrière le mensonge de la «civilisation», qui a mené des guerres coloniales sans pitié sous le même prétexte; et qui, il y a dix ans, a armé, soutenu et protégé les responsables du génocide qui a tué 800000 personnes au Rwanda. Ce qui n'a pas empêché une commission parlementaire de blanchir, en 1998, les dirigeants français de toute implication dans le génocide rwandais, au cours d'une véritable mascarade d'enquête.

Cela illustre le peu de crédit que les peuples doivent accorder à tous ces politiciens qui les gouvernent pour le plus grand profit des possédants.

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