Allemagne : Les patrons maîtres-chanteurs15/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Les patrons maîtres-chanteurs

Le chantage à la délocalisation auquel vient de se livrer Bosch à Vénissieux a commencé depuis quelque temps en Allemagne et il est en train de faire tache d'huile.

Après le trust Siemens, Mercedes exerce, à son tour, le même chantage. Le constructeur automobile menace de délocaliser la production d'un de ses modèles, le classe C, en partie en Afrique du Sud, s'il ne parvient pas à réaliser un plan d'économies de 500 millions d'euros par an dans l'entreprise du Bade-Wurtemberg. 6000 postes seraient ainsi sur la sellette. La direction veut notamment en finir avec des «avantages régionaux» en vigueur dans cette entreprise, tels que des primes de travail, les cinq minutes de pause par heure ainsi que le nombre de certains jours fériés. Les responsables syndicaux ont eu beau faire preuve de bonne volonté devant la direction en acceptant que le personnel réalise 180 millions de réduction de coûts, le patron exige plus. Et compte tenu de l'attitude du syndicat, l'IG Metall, qui a récemment cédé au chantage de la direction de Siemens, sur le dos des salariés, les dirigeants de Mercedes escomptent bien obtenir gain de cause à leur tour.

La marque Mercedes n'est aucunement déficitaire. Elle a affiché un profit de 3,1 milliards d'euros en 2003. Mais l'objectif est d'accroître la flexibilité, de rendre les travailleurs encore plus taillables et corvéables pour augmenter encore plus les bénéfices des actionnaires.

Aujourd'hui, les patrons pratiquent le chantage à la délocalisation, sous prétexte qu'il est nécessaire de baisser les prix des marchandises pour rendre l'entreprise plus compétitive. Mais alors, s'ils veulent vraiment être compétitifs, pourquoi ne baissent-ils pas le prix de leurs produits en prenant sur les bénéfices qu'ils distribuent à leurs actionnaires?

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