Un rapport de la Commission bancaire fait état de 18 milliards d'euros de profits engrangés par les banques pour l'année 2003. Celles-ci sont passées maîtresses dans l'art de faire de l'argent sur le dos de l'ensemble de la société. Surtout que le même rapport explique que les banques, pour se prémunir des créances douteuses, provisionnent les pertes possibles à hauteur de 60% en moyenne!

Ces profits, explique le rapport, découlent du développement du crédit à la consommation et des dépenses d'amélioration de l'habitat. Avec la baisse des taux d'intérêt, les prêts immobiliers ont bondi de 11,3%. Sur deux ans, la progression du nombre de ces prêts frise les 20%.

Les services aux particuliers, et leur facturation, se sont également développés ces dernières années. La confédération Consommation logement et cadre de vie (CLCV) a recensé 180 variétés de cette "poule aux oeufs d'or". L'an dernier, la facturation des services a augmenté, selon les cas, de 8 à 17%, alors que l'inflation était de 2,2%. Selon l'Institut national de la consommation, les tarifs de la banque au détail ont ainsi augmenté de 115% en six ans. Et le patronat des banques n'a pas l'intention d'en rester là, puisqu'il répond à ceux qui contestent cette facturation qu'avec 102 euros de frais financiers en moyenne par personne, la France reste en dessous de la moyenne européenne: 167 euros.

Grâce à ces profits, les banques ont élargi au fil du temps leur assise financière. Les sept principales banques françaises additionnent ensemble 110,7 milliards d'euros de fonds propres. Cela leur permet de se lancer dans des opérations de rachats ou de fusions. L'année 2003 a été marquée par la prise de contrôle du Crédit Lyonnais par le Crédit Agricole. La part de marché désormais contrôlée par les cinq plus grands groupes financiers approche 70%.

Les résultats qui se profilent pour l'année en cours sont également à la hausse. Le Crédit Agricole-Crédit Lyonnais a réalisé près d'un milliard d'euros de profit durant le premier trimestre de cette année, soit 62% de plus que l'année précédente. Alors, puisque le gouvernement prétend boucher le "trou de la Sécu", pour quoi ne pas le combler en prenant sur les profits des banques? Après tout, ce serait transformer une activité par nature parasitaire en quelque chose d'utile pour la collectivité.