Grenoble, Agents d'entretien : Un mouvement qui doit faire école30/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1874.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Grenoble, Agents d'entretien : Un mouvement qui doit faire école

Plus de 40% des agents d'entretien (AE) des écoles de la ville de Grenoble étaient en grève mardi 22 juin, pour l'amélioration de leurs conditions de travail et de salaire.

Deux cent trente-six agents mensualisés, plus une centaine d'autres payés à l'heure (les "horaires"), assurent le ménage des écoles avant et après les heures de cours, ainsi que le service des repas dans les cantines. Ce sont essentiellement des femmes. Sur ce total d'environ 330 agents, seulement 114 travaillent à plus de 80% d'un temps complet, leur ouvrant droit au statut de fonctionnaire territorial. La majorité du personnel de service travaille donc, sans l'avoir choisi, à temps incomplet, entre 10% et moins de 80% d'un plein temps. L'amplitude de travail journalière peut aller jusqu'à 12 heures, les salaires sont compris entre 100 et 1000 euros, il n'y a aucun salaire durant les vacances scolaires pour les "horaires" et aucun déroulement de carrière envisageable: voilà les conditions réservées à ce personnel.

La municipalité socialiste avait paraît-il, comme "priorité 2004", de se donner "des moyens pour la requalification des AE". Mais celles-ci, lasses d'attendre, se sont donné les moyens de se battre. Elles se sont retrouvées à 70 sur le perron de l'hôtel de ville, avec le soutien d'une délégation d'agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, les ATSEM, et de la CGT.

Sur un air de Joe Dassin, elles ont dénoncé le rôle d'agence d'intérim de la mairie, en chantant: "Entretien dans les écoles, c'est la misère, on veut de vrais emplois, de vrais salaires, assez, assez de ce travail précaire". Puis, à l'intérieur de la mairie, elles sont allées se faire entendre auprès de l'adjointe responsable du personnel.

Devant leur détermination, cette dernière a dû s'engager à payer la journée aux grévistes, à payer 20 minutes de pause repas lors des journées continues de gros nettoyages pendant les vacances scolaires, et à supprimer une rallonge de 30 minutes imposée en fin de journée. Enfin, elle s'est engagée à mettre en place, avant les congés d'été, un groupe de travail pour étudier les horaires, aller vers des temps pleins et requalifier le métier d'AE.

Pleines d'énergie, les AE sont allées prendre la parole au self du personnel, pour faire connaître à tous leurs conditions de travail et les raisons de leur mouvement. Et c'est sous les applaudissements qu'elles ont entonné leur chansonnette et leurs slogans.

Cela fut suivi d'un pique-nique. Elles ont passé l'après-midi ensemble, pour discuter de la suite à donner au mouvement, et se sont donné rendez-vous avec les ATSEM, à la rentrée scolaire.

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