Vatech - JST (Lyon) : Coup de colère contre les licenciements25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vatech - JST (Lyon) : Coup de colère contre les licenciements

Chez Vatech-JST à Lyon, parmi les 108 suppressions de postes prévues depuis janvier nous nous attendions à ce que plusieurs dizaines se traduisent par des licenciements sans solution. L'annonce des premiers noms a provoqué une telle indignation que presque tout travail a cessé par solidarité. Les travailleurs exigent que, au moins, tous les licenciés se voient proposer une solution acceptable.

Quelques noms de licenciés ont été connus dès le mercredi 9 juin en fin de matinée. Au Montage des gros transformateurs un jeune ouvrier en équipe du matin, bien connu de tous, qui de plus a eu un grave accident du travail il y a à peine quelques mois, était le premier de la liste. Cela a provoqué la colère de ses collègues. Ceux-ci n'ont pas pris le travail le lendemain matin et ont entraîné tous les ouvriers du poste. Ils sont tous allés au portail attendre l'arrivée des travailleurs en journée. Presque personne n'est donc rentré dans les ateliers ou les bureaux. Sauf le directeur et les cadres qui ont pu rentrer, mais à pied, comme tout le monde, et non en voiture comme ils en ont habituellement le privilège.

L'indignation était d'autant plus générale que l'on pouvait craindre d'apprendre les autres noms dans la journée. En fait la plupart d'entre nous préféraient savoir plutôt que d'attendre dans l'incertitude pesante. Nous sommes donc montés, tous ensemble, dans les bureaux pour interpeller le directeur qui tenait meeting aux principaux cadres. Après une heure de palabres sans résultat nous sommes repartis dans les ateliers pour interpeller les chefs d'ateliers et de services pour qu'ils disent enfin les noms. L'ambiance était très lourde lorsqu'ils ont fini par les révéler, atelier par atelier en fin de matinée. Évidemment après, c'était encore plus tendu.

Cela a provoqué une colère d'autant plus grande que, parmi la trentaine de salariés ainsi désignés, il était visible que, pour une bonne part, les cas les plus problématiques avaient été choisis malgré leurs prétendus "critères objectifs". Du coup le mouvement a continué tout l'après midi, les compagnons de plusieurs ateliers ou services allant exiger que la direction trouve une solution pour "sauver" tel ou tel compagnon du secteur.

Vendredi 11 juin, le même scénario s'est déroulé. L'équipe du matin a entraîné une nouvelle fois toute l'usine dans le mouvement de solidarité. Et la direction a vu revenir des groupes de travailleurs défendre un de leurs collègues licenciés. Deux ou trois projets de licenciements ont ainsi été annulés, ce qui, bien sûr, a été un encouragement pour tous.

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