Toyota - Valenciennes (Nord) : Grève d'une semaine des travailleurs d'ENCI25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota - Valenciennes (Nord) : Grève d'une semaine des travailleurs d'ENCI

Chez Toyota à Valenciennes, une trentaine d'ouvriers et d'ouvrières sur la quarantaine de l'entreprise sous-traitante de nettoyage ENCI ont fait grève une semaine pour l'augmentation de leurs salaires et l'embauche des intérimaires. À Citroën-Aulnay, une partie du personnel de la même entreprise venait d'obtenir le treizième mois, une augmentation de 350 euros de la prime de fin d'année, une augmentation de 3% des salaires après 4 jours de grève ainsi que le paiement des jours de grève. Mais à ENCI-Toyota, la direction n'a rien cédé, probablement sur l'injonction de Toyota.

Pour le nettoyage de l'usine, notamment des secteurs Plastique et Peinture, le personnel doit ramper sur les lignes pour écoper la graisse et les solvants qui stagnent dans les moules. D'autres travailleurs font le nettoyage des locaux et des sanitaires. C'est un travail difficile, insalubre, avec des horaires déments. Le nettoyage se fait aux rares moments où les chaînes s'arrêtent. Les salaires sont très faibles, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas se payer une voiture et n'ont d'autre moyen de transport que le vélo ou la mobylette! Comme l'usine fonctionne aussi la nuit, la majeure partie du travail de nettoyage se fait le week-end, en deux fois dix heures.

Le directeur met tout le monde sous pression pour faire face à la concurrence. La moitié du personnel est en CDD pour deux ou trois mois. Les salaires ne dépassent pas les 1000 euros et il manque assez systématiquement 100, 200 euros, voire plus, sur nos fiches de paye...

La grève a tenu sept jours, malgré toutes les manoeuvres de la direction de Toyota. Les grévistes ont dû faire diversion pour entrer et faire le tour des ateliers, mais un seul jour. Après, les cadres Toyota et les gardes ont réussi à interdire l'entrée aux grévistes. Toyota a fait passer la police et des huissiers et un car de CRS a même "visité" les ateliers. Pendant les deux derniers jours l'usine a ressemblé à une prison.

Beaucoup d'ouvriers de Toyota étaient choqués du déploiement de force de la direction. D'autant plus que la revendication du personnel d'ENCI les touchait: eux non plus n'ont pas de treizième mois et ont des salaires guère supérieurs à ceux d'ENCI.

Les grévistes ont suspendu leur grève, ils n'ont pas pu gagner cette fois. Pourtant, l'argent existe, Toyota a encaissé cette année un bénéfice record de 8 milliards d'euros, les salaires du personnel et des sous-traitants pourraient être largement augmentés. Alors il faudra remettre ça, bien plus nombreux.

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