Les "recalculés" toujours en procès : Le Medef et les Assedic veulent se venger25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les "recalculés" toujours en procès : Le Medef et les Assedic veulent se venger

Le Parlement vient de voter une loi rétablissant dans leurs droits les "recalculés", les chômeurs exclus de l'Unedic suite à la diminution brutale de la durée d'indemnisation du chômage.

En effet, après les premières décisions de justice favorables aux chômeurs qui avaient contesté leur radiation des Assedic, et l'arrêt du Conseil d'État, Fillon et Raffarin avaient choisi de faire marche arrière, contraints et forcés, mais marche arrière tout de même. Et cette loi ne fait qu'avaliser ce qu'ils avaient décidé juste après les élections régionales de mars 2004.

D'après les chiffres de l'Unedic, 220000 "recalculés" auraient déjà été rétablis dans leurs droits, au moins pour les mois de janvier à avril 2004, sur les 400000 touchés par la réforme du chômage. C'est-à-dire pas tous!

En particulier, l'Unedic, dirigée par un des patrons du Medef, dénommé Gautier-Sauvagnac, a décidé de faire un sort particulier à tous les chômeurs qui ont intenté un procès, c'est-à-dire ceux qui sont à l'origine de cette marche arrière imposée.

Car les procédures de justice, demandant aux tribunaux de reconnaître le caractère "contractuel" du PARE et de qualifier d'abusive la diminution brutale de la durée d'indemnisation du chômage, continuent, avec des fortunes diverses. Mais systématiquement, quand les tribunaux donnent raison aux chômeurs, l'Unedic, c'est-à-dire le Medef, fait appel. Il s'agit de ne pas payer, ou du moins de payer le plus tard possible, mais c'est aussi par principe et même par vengeance.

Par exemple, dans la région parisienne, les juges avaient donné raison aux chômeurs, leur accordant des indemnités, tout de même modestes, pour préjudice et frais de justice: 500 euros pour chacun des 23 chômeurs parisiens qui avaient porté plainte, et 1596 euros par personne pour les 16 chômeurs du Val-de-Marne. Eh bien l'Unedic demande qu'on stoppe l'exécution de ce jugement avec l'argumentation suivante: "La mise à exécution du jugement va entraîner le versement de sommes importantes entre les mains de personnes qui ne présentent pas les garanties nécessaires pour procéder à leur remboursement."

Le mépris de classe des patrons présenté comme argument juridique!

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