Le Comité Central de Lutte Ouvrière fait le bilan des élections25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Comité Central de Lutte Ouvrière fait le bilan des élections

La réunion du Comité central de Lutte ouvrière, le week-end dernier, a été consacrée pour l'essentiel au bilan des élections, ainsi qu'à la situation politique.

Le Comité central a enregistré le recul du nombre de voix obtenues par les listes LO-LCR non seulement par rapport aux résultats cumulés d'Olivier Besancenot et Arlette Laguiller à la présidentielle de 2002 ou encore par rapport aux élections européennes de 1999, mais aussi par rapport aux élections régionales de mars dernier.

Quels qu'aient pu être les facteurs de ce recul -la répétition d'élections, le manque d'enjeu, l'importance de l'abstention, notamment dans les quartiers populaires-, ce recul montre à quel point les liens électoraux du courant révolutionnaire avec les classes populaires sont ténus et dépendent considérablement de variations de l'état d'esprit général du monde du travail.

Dans ces élections européennes, le Parti socialiste a été loin de gagner de nouveaux électeurs. L'ensemble de la gauche a recueilli près de deux millions de voix en moins qu'aux régionales. Par ailleurs, l'électorat de la droite, extrême droite comprise, reste majoritaire. Le Parti socialiste apparaît cependant aux yeux de l'électorat populaire comme le plus crédible pour incarner l'opposition au gouvernement Chirac-Raffarin. Il est plus représentatif, d'un milieu social qui se retrouve dans ses idées, que les révolutionnaires ne le sont par rapport aux travailleurs qui subissent le plus les coups du gouvernement de droite et qui ont le plus subi aussi ceux du gouvernement Jospin.

La faible crédibilité électorale de l''extrême gauche révolutionnaire reflète, entre autres, la faiblesse militante de sa présence dans un grand nombre de villes, de quartiers populaires ou d'entreprises et du manque de relais de sa politique auprès de la majeure partie du monde du travail.

L'activité essentielle de Lutte ouvrière doit continuer à être consacrée à surmonter cette faiblesse.

Concernant la situation politique, le Comité central estime que le recul électoral de la droite et la probabilité qu'elle perde les législatives, voire la présidentielle, dans trois ans, n'empêcheront pas le gouvernement Raffarin de poursuivre ses attaques contre le monde du travail. Il est, au contraire, à craindre que la droite, perdu pour perdu, mène une politique anti-ouvrière encore plus débridée.

Face à cette situation, les travailleurs ne pourront pas compter sur la gauche gouvernementale dont l'opposition molle et purement verbale aux mesures gouvernementales, quand opposition il y a, découragera d'autant moins le gouvernement de prendre des mesures anti-ouvrières que le Parti socialiste évite tout ce qui peut apparaître comme un engagement à annuler ces mesures.

Malheureusement, les travailleurs ne peuvent pas compter non plus sur les confédérations syndicales. Cependant, celles-ci sont plus sensibles à la pression du monde du travail et à son éventuel regain de combativité.

Tout en étant conscient des limites de ses forces et de la faiblesse de sa présence dans un grand nombre d'endroits du pays, le Comité central de Lutte ouvrière fait cependant confiance à la détermination de ses militants et au fait que sa politique correspond aux intérêts fondamentaux et objectifs des travailleurs pour poursuivre ses activités et assurer la permanence dans ce pays des idées communistes révolutionnaires.

Par ailleurs, pour mieux représenter l'organisation, le Comité central s'est élargi en intégrant dans ses rangs par cooptation trois nouveaux membres, deux femmes et un homme, tous trois trentenaires.

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