États-Unis : Quand 82 millions d'Américains rêvent d'avoir plus de 65 ans25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Quand 82 millions d'Américains rêvent d'avoir plus de 65 ans

Actuellement, 43,6 millions d'Américains ne disposent d'aucune protection sociale, un chiffre qui augmente régulièrement. Mais une étude, récemment publiée aux États-Unis, a décidé de prendre en compte ceux qui ont pu perdre pendant seulement une période de l'année leurs droits à l'assurance- maladie. Elle a ainsi mesuré qu'entre 2002 et 2003, un tiers des Américains de moins de 65 ans, soit près de 82 millions de personnes, ont été privés, à un moment ou à un autre, d'assurance-maladie, et donc du remboursement de leurs frais médicaux pendant une période de plus de six mois au moins.

En effet, aux États-Unis, l'accès à l'assurance médicale gratuite, le système qui porte le nom de Medicare, est réservé aux personnes de 65 ans et plus.

Parmi ces 82 millions d'Américains, il n'y avait pas que des "travailleurs pauvres", mais aussi des salariés dont les revenus pouvaient osciller entre 46 500 et 62000 euros par an, puisqu'un quart des familles de ce niveau de revenus (environ 350000 francs par an) ont été touchées. Mais évidemment, le manque de soins a d'abord frappé les catégories de la population les plus défavorisées: les jeunes de moins de 25 ans et les minorités ethniques, soit 60% des Hispaniques et 43% des Noirs américains.

Les régions les plus mal loties sont situées dans le sud et l'ouest des États-Unis. Ainsi, au Texas, État longtemps gouverné par l'actuel président, 8,5 millions des habitants de moins de 65 ans, soit près de 44% de la population, n'ont aucune assurance-maladie.

L'étude attribue cette dégradation du système de santé américain à la hausse du coût des soins, à la dégradation du marché de l'emploi, qui se traduit par le fait que les entreprises proposent de plus en plus des emplois sans cotisations sociales, et bien sûr aux coupes budgétaires successives, initiées aussi bien sous les présidences républicaines que démocrates.

Les États-Unis sont le pays le plus riche du monde, mais le précédent président, le démocrate Clinton, qui s'était fait élire en promettant de doter tous les Américains d'un système de protection sociale, y a renoncé, tandis que l'actuel président engloutit des milliards de dollars dans le militarisme. L'un comme l'autre veillent à assurer... les profits des grandes entreprises, que ce soit les assureurs ou les marchands de canon.

Des préoccupations qu'on retrouve malheureusement ici aussi, au sein du gouvernement Raffarin qui s'en prend à la Sécurité sociale et qui n'aurait aucune gêne si, au bout du compte, les assurés sociaux d'ici étaient finalement traités à la sauce américaine.

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