Éducation nationale : Un choix social dans la baisse des crédits25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Éducation nationale : Un choix social dans la baisse des crédits

Un des premiers secteurs de l'Éducation nationale touchés par les restrictions budgétaires est la MGI (Mission générale d'insertion).

La MGI prend en charge les élèves de plus de seize ans exclus du système scolaire, dans le but de les réinsérer. Cela concerne deux catégories de jeunes: d'abord les "primo-arrivants", à savoir des jeunes étrangers arrivés en France en cours d'année scolaire. Ceux qui ne parlent pas le français doivent être orientés dans des classes spécialisées de français langue étrangère (FLE) en fonction des places disponibles, ce qui n'est pas évident. Il faut par ailleurs tester les connaissances de ceux qui maîtrisent la langue pour pouvoir les placer dans des classes correspondant à leur niveau.

L'autre volet des actions menées par la MGI, et la plus importante par le nombre, concerne les jeunes en échec scolaire. Chaque année, ils sont 80000 à sortir du système scolaire sans diplôme et, par différentes actions, la MGI les aide à repréparer leur examen, ou leur trouve une place en apprentissage. Il faut donc à la fois des enseignants pour assurer des cours et des contrôles de connaissances, et un personnel spécialisé pour se charger des entretiens individuels avec les élèves en difficulté.

Alors que le nombre de ces entretiens augmente (plus de 70000 "actions" ont été menées l'an passé), la MGI voit les crédits qui lui sont alloués baisser pour la deuxième année consécutive. Déjà, dans l'académie de Créteil, des enseignants ont touché leur salaire avec plusieurs mois de retard, en prenant sur les crédits de l'année prochaine. Et, pour l'année scolaire 2004-2005, la réduction annoncée est telle qu'elle se traduira par des postes supprimés. Or, beaucoup d'enseignants en MGI ont un statut précaire, les places aux concours de titularisation étant infimes, et cela voudra donc dire des licenciements.

Les conséquences seront aussi graves pour les élèves en difficulté, qui vont être de plus en plus nombreux à se retrouver sur le carreau, c'est-à-dire à traîner dans les rues et les cités, car ils ne peuvent espérer trouver un emploi dans le contexte actuel.

En s'en prenant à la MGI, le ministère de l'Éducation nationale fait un choix social. Il exclut du système scolaire les élèves des milieux les plus défavorisés, qu'il s'agisse des jeunes immigrants récemment arrivés ou d'élèves des quartiers populaires qui, faute d'un environnement favorable, ont du mal à suivre des études.

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