Bastide Lorient : Ras le bol des bas salaires25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bastide Lorient : Ras le bol des bas salaires

Bastide est un sous-traitant de DCN (Direction de la Construction Navale) implanté à Brest, Cherbourg et Lorient. À Lorient, il y a 65 salariés en CDI, quelques intérimaires et quelques renforts de Cherbourg en déplacement. Depuis début mai, les 45 travailleurs (soit tous ceux de la production) étaient en conflit avec leur patron sur les salaires. En effet ceux-ci accusent un retard de 13% par rapport aux salaires de leurs camarades brestois. Dans un premier temps, les ouvriers de Bastide ont débrayé une heure quotidiennement, puis deux. La direction ne bougeant pas, ils décidèrent de faire connaître plus largement leur mouvement, en convoquant la presse et en s'adressant par tract le lundi 14 juin à tout le personnel de DCN, sous-traitant ou pas, concluant: "Nous souhaitons tous améliorer notre sort et nous ne ferons pas l'économie d'une lutte, tous unis, pour y parvenir."

Le lendemain, mardi 15 juin, la grève était totale. Tous les grévistes occupaient le siège de l'entreprise et un appel à une assemblée générale dans toute la sous-traitance fut lancé pour le vendredi suivant.

Jeudi 17 juin, le directeur de Bastide Lorient n'ayant toujours rien de plus à proposer, les ouvriers bloquaient la coupée d'accès à la frégate Delta (vendue à Singapour). Aussitôt la direction de DCN alla voir les grévistes afin que la situation se débloque, car il y a déjà beaucoup de retard sur ce bâtiment par rapport aux délais exigés par DCN.

Cette fois, un dirigeant de chez Bastide vint tout de suite de Brest et, après quelques simagrées, céda finalement sur la prime de panier demandée, en plus des 2% d'augmentation de salaire.

Au total, cela fera près de 45 euros (300 francs) de plus par mois pour un salaire de 1300 euros (8500 francs). Les travailleurs de chez Bastide sont satisfaits d'avoir fait reculer Bastide, patron qui ne voulait pas plier et menaçait de fermer le site de Lorient.

Les problèmes de salaire se posant partout, dans la sous-traitance, l'idée de s'y mettre tous ensemble fait son chemin.

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