SNCF Villeneuve-Triage(Val-de-Marne) : Non aux sanctions!18/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Villeneuve-Triage(Val-de-Marne) : Non aux sanctions!

Sur le chantier de Villeneuve-Triage, en banlieue parisienne où s'effectuent les visites de sécurité des trains, trois ouvriers visiteurs ont été menacés d'une sanction "supérieure à un blâme avec inscription au dossier" (BAI), c'est-à-dire au minimum d'une mise à pied avec sursis. Il leur était reproché de ne pas avoir fait la visite d'un train à 5 heures 10 du matin le 11 mai dernier, alors qu'ils terminaient leur service à 6 heures. Or pour respecter les consignes de sécurité de la direction SNCF, une visite exige au moins 1 heure 30. Cela signifiait un temps de travail supplémentaire, que ces travailleurs ont refusé.

La direction a commencé par leur envoyer une "demande d'explication" sur les raisons pour lesquelles ils n'avaient pas fait le train en question. Ils ont ensuite reçu une première lettre recommandée pour un entretien préalable à la sanction, puis une seconde les convoquant à un entretien le 28 juin, jour de repos pour ces trois cheminots...

Devant ces attaques d'une direction décidée à faire un exemple, la solidarité s'est organisée. Les cheminots étaient d'autant plus choqués que la direction apparaissait comme responsable au premier chef du "coulage" du train. En effet c'est elle qui, il y a six mois, a prétendu réorganiser le travail en supprimant l'équipe de matinée qui était en place justement pour pallier ce type de problème. À cette époque, la CGT n'avait pas manqué d'ailleurs de la mettre en garde contre les conséquences de sa réorganisation, dominée par les préoccupations d'économies de personnel et de rentabilité. Pour tous, la direction était donc totalement responsable.

Le jeudi 10 juin, l'atelier de Villeneuve-Triage débrayait et une cinquantaine de cheminots demandaient au chef d'atelier de supprimer les sanctions. Il avait le culot de répondre que nos camarades auraient dû faire des heures supplémentaires, même au-delà de 6 heures du matin, alors qu'ils avaient embauché à 22heures! Et de nous demander de reprendre le travail! Il n'en était pas question et il a dû appeler à la rescousse le chef de production, qui nous a reçus dès 10 heures du matin.

Devant notre protestation unanime, la direction a reculé en donnant un simple avertissement et un "blâme sans inscription au dossier". Il n'y aura aucune retenue sur salaire pour les heures débrayées. Tous les présents étaient contents d'avoir eu le dernier mot.

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