À Lille : Des centaines de sans-papiers réfugiés à la Bourse du Travail18/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À Lille : Des centaines de sans-papiers réfugiés à la Bourse du Travail

Dans le Nord, le gouvernement a durci son attitude envers les sans-papiers qui demandent leur régularisation. Le préfet du Nord a multiplié les provocations et les tracasseries. Alors que des promesses avaient été obtenues en juillet 2003 pour l'étude de leurs dossiers, alors que des discussions avaient lieu avec les représentants du Comité des sans-papiers 59, des arrestations à domicile ont eu lieu, le nombre des dossiers étudiés a été diminué sans explication et des représentants des sans-papiers ont été traduits en justice.

Ne voyant pas d'autre solution, des centaines de sans-papiers ont repris une grève de la faim en mars 2004. Après 22 jours, 131 d'entre eux, dont des femmes avec des enfants, se sont présentés aux urgences du CHR de Lille pour faire constater leur état. À leur sortie, ils ont été victimes d'une véritable rafle, avec un dispositif policier important. Des employés du CHR, choqués, ont réagi en cachant des hommes et des femmes pour les soustraire aux brutalités policières. À l'heure actuelle, quatre hommes et deux femmes sont encore détenus par la Police de l'Air et des Frontières et menacés d'expulsion.

Les sans-papiers se sont réfugiés à la Bourse du Travail où ils se sont mis sous la protection des syndicats. Ils ont été rejoints par des centaines d'autres. Un campement de plus de 300 personnes s'est organisé tant bien que mal, sous les arbres de la cour de la Bourse du Travail. La ville de Lille, après de nombreux appels, a fini par installer des douches de fortune et des toilettes de chantier. Mais la chaleur le jour, le froid la nuit, la pluie et l'état d'épuisement de plusieurs sans-papiers rendent la situation extrêmement précaire. Il y a là des gens affaiblis, des enfants qui se déshydratent...

Le préfet fait semblant de s'inquiéter de leur sort. Mais c'est pour s'en prendre aux responsables du Comité des sans-papiers, en les menaçant de les faire condamner si un accident grave survenait, alors qu'il pourrait mettre fin tout de suite à cette situation en acceptant les régularisations demandées.

Un meeting de solidarité avec les sans-papiers, auquel Lutte Ouvrière appelle à participer, aura lieu le vendredi 18 juin à 18 h 30 à la Bourse du Travail de Lille.

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