La politique de Raffarin condamnée dans les urnes, il faut la combattre par la grève et dans la rue18/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1872.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

La politique de Raffarin condamnée dans les urnes, il faut la combattre par la grève et dans la rue

Voilà donc l'UMP et le gouvernement désavoués par les électeurs pour la troisième fois en trois mois. Car ce 13 juin, qu'ils aient renouvelé leur vote des élections régionales en faveur des partis de l'opposition, particulièrement le Parti socialiste, ou que cette fois ils se soient abstenus, jugeant qu'ils avaient déjà dit dans ces régionales tout ce qui pouvait être dit par l'intermédiaire des urnes, la majorité des électeurs ont bien condamné à nouveau la politique de Raffarin.

Pour la condamner, ils se sont servis du PS. Mais elle reste à combattre. Et là ce n'est pas sur le PS que nous pouvons compter.

Cette gauche, PS et ses alliés PCF et Verts, au gouvernement, a mené de 1997 à 2002 exactement la même politique. Ce sont ces partis qui ont engagé toutes les attaques contre les couches populaires que Raffarin veut mener aujourd'hui à leur terme: privatisation et démolition des services publics, casse de l'Assurance maladie après celle des retraites, aides de toutes sortes aux patrons qui licencient et font toujours plus de chômeurs et de précaires.

Même aujourd'hui dans l'opposition, le PS n'a nullement l'intention de mener une lutte autrement qu'en paroles contre cette politique. François Hollande, son premier secrétaire, a répété dimanche soir ce qu'il disait déjà au lendemain des élections régionales. L'heure pour le PS est à préparer les élections de 2007, rien de plus. C'est une façon de dire à Raffarin que le PS lui laisse 3 ans pour mener à bien ses funestes entreprises contre les travailleurs.

Et ça l'est encore quand Hollande fait mine de réclamer la démission de Raffarin. Le renvoi du premier ministre! Une bonne partie de la droite le réclame aussi. Chirac va d'ailleurs peut-être leur donner satisfaction. Un de ces jours, Raffarin pourrait payer le mauvais résultat électoral de la droite. Mais qu'est-ce que ça changera? Si demain c'est Sarkozy ou de Villepin, voire Bayrou qui se retrouve chef du gouvernement, la politique actuelle qu'ils appuient tous, ouvertement pour les premiers, hypocritement pour le dernier, continuera.

Avec Raffarin ou un autre, la privatisation des entreprises publiques, à commencer par EDF-GDF, comme la "réforme "de la Sécu se poursuivront. Et nous continuerons à voir le matraquages par les flics de travailleurs dont le seul tort est de tenter d'empêcher la fermeture de leur usine et le déménagement des machines, comme cela s'est produit vendredi dernier à Rennes autour de l'entreprise STMelectronics.

Pourtant nous ne sommes pas éternellement condamnés à suivre impuissants sur nos écrans télé des scènes où des travailleuses et travailleurs pleurent de rage devant l'injustice qui leur est faite. À condition de ne pas nous contenter d'exprimer notre opinion une fois tous les deux ou trois ans, par un vote pour l'opposition ou par l'abstention. À condition aussi, maintenant qu'une bonne partie d'entre nous s'est servie du PS pour la seule chose pour laquelle il pouvait encore nous être utile, de l'abandonner à ses petits jeux politiciens et de passer à d'autres combats autrement plus décisifs.

C'est ce que quelques-uns ont d'ailleurs commencé à faire: des travailleurs d'EDF qui sans trop attendre l'approbation de leur hiérarchie syndicale se sont mis en grève et ont procédé à des coupures de courant (elles ont fait hurler politiciens, patrons et médias, mais quand même amené Sarkozy à un tout premier petit recul); des assurés sociaux qui tentent de s'organiser dans des collectifs de défense de la Sécu; les licenciés de STM qui après bien d'autres n'ont pas craint d'affronter les flics venus en aide à leur patron.

Toutes ces premières réactions sont minoritaires. Elles se font en ordre dispersé. Mais elles peuvent et doivent en entraîner d'autres, enfler et se rejoindre. Ce mardi, à Paris, la manifestation des électriciens et gaziers devait se fondre avec celle pour la défense de la Sécu; dimanche à Rennes, la manifestation des STM a été appuyée par des habitants des alentours.

C'est dans cette direction que nous devons aller et frapper de plus en plus fort.

Éditorial des bulletins d'entreprise L'Étincelle du lundi 14 juin, publiés par la Fraction.

Convergences Révolutionnaires n° 33 (mai-juin 2004) - bimestriel publié par la Fraction
Dossier: Élargissement et nouvelle constitution, l'Union européenne est-elle une menace pour les travailleurs ?
Articles: L'urgence: contre-attaquer sur la Sécu - Salaires: les trains de retard de la SNCF - Licenciements: le merci de STMicroelectronics pour les subventions reçues - Comment et pourquoi le génocide rwandais fut encouragé et couvert par la France - Des correspondances sur l'Iran et les États-Unis.
Pour se procurer ce numéro, 1,5 €, ou s'abonner (1 an: 9 €; de soutien: 15 €) écrire à : LO, pour la Fraction, BP 233-75865 Paris Cedex 18 ou Les Amis de Convergences, BP 128-75921 Paris Cedex 19 Sur le Net: http://www.convergencesrevolutionnaires.org

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