Votez pour les listes LO-LCR !09/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1871.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Votez pour les listes LO-LCR !

Depuis des années, le patronat, aidé par les gouvernements qui se succèdent, qu'ils soient de gauche ou de droite, mène une offensive permanente contre le monde du travail pour accroître sa part dans la richesse produite en réduisant la part de la classe ouvrière.

On ne peut qu'être révolté lorsque les journaux publient les revenus des gros actionnaires ou des PDG. Des augmentations de 10, 20, 30% et plus, quand ce n'est pas l'augmentation de 146% qu'Edouard Michelin, PDG en même temps que principal actionnaire de son entreprise, s'est accordée cette année! Cela, juste avant d'annoncer la suppression de 2900 emplois!

Toute la société fonctionne comme une immense pompe, prélevant sur le monde du travail ce qui se transforme en profit pour les entreprises et en fortune pour leurs propriétaires.

Cela se fait directement par l'aggravation de l'exploitation elle-même. Plus les salaires sont bas, du fait du blocage des salaires ou de la précarité, plus les profits sont élevés. Les licenciements collectifs aboutissent à faire le travail avec moins d'ouvriers.

Mais cela se fait aussi par l'aggravation des conditions de travail. Pendant que les uns sont jetés à la rue et privés de salaire, les autres doivent travailler plus intensément.

Pour les uns, c'est la misère et, pour les autres, la fatigue et l'usure morale et physique.

Et après, le gouvernement ose affirmer que, si les arrêts de travail ont augmenté, c'est parce que les travailleurs abusent et que les médecins sont complaisants. Mais les arrêts de travail ont augmenté parce que la fatigue au travail dépasse toutes les limites.

Et, au lieu de prendre sur les profits patronaux pour assurer une retraite correcte aux vieux travailleurs, on fait travailler plus longtemps pour une retraite amputée. Au lieu de faire payer au patronat ce qu'il doit à la Sécurité sociale, on taxe les malades.

Il faut les empêcher de nuire! On ne peut pas laisser les grandes entreprises prendre les décisions économiques qui engagent toute la vie sociale pour défendre les intérêts égoïstes des actionnaires les plus puissants! On ne peut pas laisser la spéculation boursière décider de l'emploi et de la vie des hommes.

Pour se défendre contre le chômage et contre la misère, le monde du travail doit contrôler les finances des grandes sociétés et aussi leurs projets à long terme. Car il faut voir venir à l'avance les mauvais coups et il faut exproprier les entreprises qui font du profit et licencient quand même. Mais ce ne sont ni les grands partis ni les élections truquées qui le feront.

Les partis qui soutiennent le gouvernement Chirac-Raffarin sont cyniquement et ouvertement les porte-parole du Medef. Mais n'oublions pas que le Parti Socialiste, lorsqu'il était au pouvoir, a mené la même politique, même si c'était avec un peu moins de cynisme et beaucoup plus d'hypocrisie.

Dans les élections de dimanche 13 juin, il faut rejeter les grands partis qui demandent nos suffrages pour n'obéir ensuite qu'au grand patronat.

Mais il faut aussi se retrouver sur un programme.

Voter pour les listes LO-LCR, c'est se prononcer pour l'interdiction des licenciements collectifs, pour une augmentation conséquente de tous les salaires et contre la généralisation de la précarité.

Voter pour les listes LO-LCR, c'est se prononcer pour la solidarité entre travailleurs par-delà les frontières, contre la dictature du grand capital en France et en Europe.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 7 juin 2004

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