Aventis-Sanofi Romainville (Seine-Saint-Denis) : Les salariés sont licenciés, mais les PDG restent03/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une-1870.gif.445x577_q85_box-0%2C16%2C161%2C224_crop_detail.png

Dans les entreprises

Aventis-Sanofi Romainville (Seine-Saint-Denis) : Les salariés sont licenciés, mais les PDG restent

À l'approche des congés d'été, environ 170 salariés d'Aventis, à Romainville, vont recevoir des notifications de licenciement. Déjà cinquante d'entre eux, de moins de 50 ans, l'ont reçue. Ils doivent maintenant choisir entre un congé de reconversion ou le PARE, entre la peste et le choléra, pour terminer... aux Assedic?

Au Centre de recherche de Romainville, 170 salariés ne seront pas reclassés. Au total, en cinq ans, 11000 emplois ont ainsi disparu dans le groupe, dans l'ensemble du monde! Dans le même temps, le nouveau conseil d'administration, issu de la fusion récente entre Sanofi et Aventis, se met en place. Les PDG des deux anciens groupes, Landau et Dehecq, opposés dans la spéculation boursière qui a accompagné cette fusion, vont finalement siéger ensemble.

Ils y retrouveront le gratin de la finance et de l'industrie, à commencer par Fourtou, lui-même ex-PDG de Rhône-Poulenc (une des deux entreprises fondues au sein d'Aventis, lors d'une précédente fusion) et Dormann, ex-PDG du groupe Hoechst (l'autre composante d'Aventis), vice-président du nouveau groupe. À ceux-là s'ajoutent l'actuel PDG de L'Oréal, Owen-Jones, qui défend les intérêts de l'actionnaire principal, Liliane Bettencourt, première fortune de France, et Desmarets, président de Total, premier pollueur d'Europe, des plages de Bretagne à l'usine AZF de Toulouse, et quelques autres...

Tout ce joli monde de brigands de la finance va diriger ce groupe pharmaceutique, sous le regard attendri du gouvernement Chirac-Raffarin, qui a donné sa bénédiction à la fusion!

Et, bien que le PDG de Sanofi ait prétendu le contraire au moment de son bras de fer avec celui d'Aventis, il est d'ores et déjà annoncé de nouvelles suppressions d'emplois. En effet il est question de réduire de 10% l'effectif actuel, ce qui représenterait, à nouveau, la perte de 12000 postes dans le monde. Conjointement, le nouveau groupe va arrêter des fabrications jugées les moins rentables, de même que les sujets de recherche et développement les moins profitables.

Cette décision, comme d'autres arrêts de fabrication dans le passé, condamnera de nombreux patients dans le monde qui ont le tort, aux yeux des industriels de la pharmacie, de ne pas être solvables. À plus forte raison, soigner les patients atteints de maladies orphelines (celles qui touchent peu de malades), porter un coup d'arrêt au sida en Afrique, qui fait 8000 morts par jour, ou tout simplement remédier à l'absence des médicaments les plus élémentaires dans les pays les plus pauvres, n'est pas inscrit à leur ordre du jour.

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