Non aux attaques contre la protection sociale : Manifestons le 5 juin!26/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Non aux attaques contre la protection sociale : Manifestons le 5 juin!

À petits pas savamment dosés, le gouvernement dévoile progressivement son plan d'attaque contre la protection sociale. Jour après jour, Douste-Blazy annonce de nouvelles mesures. Parallèlement, le gouvernement orchestre une entreprise de mise en condition des assurés sociaux.

À la télévision, un jour, le ministre de la Santé annonce un prélèvement "symbolique" d'un euro par consultation ou par acte médical, et une augmentation de 0,4% de la CSG pour les retraités imposables. À la radio cette fois, mais le surlendemain, il indique une nouvelle augmentation du forfait hospitalier qui passerait de 13 à 14 euros. Quelques jours plus tard encore, il dévoile son projet d'instaurer un DMP, un "dossier médical partagé". Le gouvernement pense que cette méthode lui permettra de faire avaler plus facilement sa potion amère.

Le prélèvement d'un euro a toutes les chances de connaître le même avenir que le forfait hospitalier, mis en place en 1982 par le gouvernement de gauche dirigé par Mauroy. À l'époque, il était présenté également comme une modeste contribution des malades hospitalisés aux frais de la journée d'hôpital. Mais en 22 ans, ce forfait a connu une augmentation sans commune mesure avec celle des prix, et encore moins avec celle des salaires des simples salariés. Passant de 20 francs, à l'origine, à 13 euros aujourd'hui, voire donc 14 demain, il aura ainsi connu une hausse de 400 à 500% depuis sa mise en place! Ces hausses pèsent sur les assurés sociaux, même lorsque ce sont les mutuelles qui remboursent ce forfait, le remboursement entraînant la hausse des cotisations de celles-ci. Elles pèsent surtout sur ceux, et ils sont de plus en plus nombreux, qui ne peuvent plus souscrire à une mutuelle.

Le gouvernement non seulement augmente le coût de la protection-santé des assurés, mais il tente de les mettre en condition pour le leur faire admettre. Il veut les culpabiliser en montant en épingle des exemples d'"abus", d'arrêts-maladie "bidons". Le gouvernement voudrait même leur faire croire à une "gratuité" du système de santé dont les assurés auraient le bonheur de bénéficier mais qui aurait ses limites. Comme si ce système d'assurance était gratuit. Comme si les assurés ne payaient pas des cotisations substantielles, hier et aujourd'hui, salariales ou part patronale, cette dernière n'étant que du salaire "différé". D'ailleurs les cotisations sont comptabilisées dans la masse salariale. Le gouvernement et son médecin patenté, Douste-Blazy, n'ont à la bouche que les termes de "responsabiliser", "responsabilisation".

Augmenter la part des dépenses de santé dans le budget des assurés, diminuer la qualité des soins pour les plus pauvres, et en plus culpabiliser les assurés sociaux, voilà le fond du nouveau plan de dégradation de l'assurance-maladie concocté par le gouvernement.

Alors que tout ce qu'il prépare n'est pas encore connu, ce qui l'est donne déjà suffisamment de raisons pour riposter.

La CGT, la FSU, l'UNSA, le groupe des 10, ainsi que FO et la CFTC appellent le 5 juin à manifester contre les projets gouvernementaux. Lutte Ouvrière s'associe à cet appel.

Michel ROCCO

À Paris, la manifestation est convoquéeà 14 h 30, Place de la République

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