Néopost - Le Lude (Sarthe) : Mobilisation contre les licenciements26/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Néopost - Le Lude (Sarthe) : Mobilisation contre les licenciements

Au Lude, petite ville du sud de la Sarthe de 4000 habitants, l'indignation est forte face à l'annonce de l'entreprise Néopost de procéder au licenciement de 122 personnes.

Mardi 25 mai avait lieu une opération "ville morte". À l'appel des syndicats de l'usine, d'un comité de soutien de citadins et de la municipalité, une manifestation de plusieurs centaines de personnes a défilé dans les rues du Lude. Une majorité de magasins étaient fermés en soutien aux salariés.

Il faut dire que l'émotion est d'autant plus forte que cette annonce vient après le licenciement de 65 personnes en janvier 2003, 187 en moins de deux ans dans une entreprise qui emploie 428 salariés.

Or Néopost n'est pas une de ces petites entreprises en difficulté mais un groupe spécialisé dans le traitement du courrier qui se place au premier rang européen et au deuxième rang mondial.

Ce qui est d'autant plus choquant c'est que l'annonce des licenciements a été faite le jour de la publication des résultats du groupe pour l'année 2004: 84 millions d'euros (en augmentation de 19,7%) dont 10 millions d'euros de bénéfices nets pour l'usine du Lude elle-même. Pendant que la direction s'apprête à jeter un tiers des travailleurs hors de l'usine, les actionnaires voient leurs dividendes augmenter de 25%. De plus, l'usine a largement bénéficié de subventions publiques, entre autres en se faisant réhabiliter et louer des bâtiments à moindre coût par les collectivités locales. À ce titre, rien que les aides du département s'élèvent à 700000 euros sur les dix dernières années.

Et que dire de la morgue de la direction de Néopost dont le PDG, le jour de l'annonce des licenciements, déclarait: "Nous sommes très satisfaits de générer pour la première fois une marge nette à deux chiffres; toutes les conditions sont réunies pour poursuivre sur des bases solides notre développement dans les années à venir."

Les indemnités de licenciement proposées aux travailleurs sont dérisoires: 2 mois de salaires en plus de l'indemnité légale de licenciement pour les salariés de moins de 5 ans d'ancienneté, puis une légère augmentation de cette indemnité en fonction de l'ancienneté pour atteindre... 6 mois de salaires en plus de l'indemnité légale pour un travailleur ayant plus de 20 ans d'ancienneté.

Cela n'empêche pas la direction de mettre la pression sur les travailleurs lorsqu'elle constate une baisse de productivité... jusqu'à ce que ceux-ci aient fini par débrayer.

Une grande partie de la population de la ville est, à juste titre, écoeurée par l'attitude de Néopost qui n'hésite pas à menacer de ruine toute une ville pour grossir ses profits.

L'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits est d'une brûlante actualité au Lude comme ailleurs. Mais cela s'impose!

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