Nanterre (Hauts-de-Seine) : Il faut des moyens pour l'éducation26/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nanterre (Hauts-de-Seine) : Il faut des moyens pour l'éducation

Après plusieurs semaines de grève, d'actions spectaculaires (descente en rappel de la façade du lycée, occupation de l'inspection académique et blocage des ascenseurs), les enseignants de Nanterre avec le soutien des organisations de parents d'élèves ont fait le 11 mai dernier une opération "école morte": elle consistait à ne pas ouvrir les établissements ce jour-là en convaincant les parents de ne pas envoyer leurs enfants à l'école.

Les enseignants et les parents du lycée Joliot-Curie à l'origine de cette mobilisation sont en lutte depuis le 22 mars pour conserver les 110 heures d'enseignement hebdomadaires que le rectorat veut leur supprimer à la rentrée prochaine. Par ailleurs, d'ici à deux ans, les formations qualifiantes des SEGPA des collèges seront supprimées touchant les élèves les plus en difficulté. L'inspection académique retire des possibilités de soutien dans les classes de non-francophones et annonce aussi une diminution de la dotation horaire globale dans plusieurs collèges, tous situés en zone d'éducation prioritaire.

Nanterre et le quartier du Parc ont été classés par Sarkozy, l'ex-ministre de l'Intérieur, dans la liste des quartiers "sensibles" dans le cadre de la lutte contre la violence. Les parents d'élèves et les enseignants sont choqués par ces effets d'annonce qui ne présagent rien de bon. Ils remarquent, à juste titre, que les établissements scolaires du quartier (six écoles et deux collèges) ne sont pas dotés des moyens suffisants: non-remplacement de l'assistante sociale au collège, absence de psychologue scolaire et d'enseignants spécialisés, manque de surveillants...

Cette journée "école morte" s'était close par une manifestation dans la ville, marquant une étape devant chaque établissement touché par cette politique qui consiste à faire des économies sur le dos des quartiers populaires pour faire davantage de cadeaux au patronat et aux actionnaires. Elle devait se terminer par une montée au Mont-Valérien, qui jouxte Nanterre et le quartier du Parc. À ce propos, l'inspecteur d'académie, qui se targue d'être un homme de gauche, s'est distingué en qualifiant d'"abjecte" cette manifestation car elle "osait dénaturer" ce symbole de la Résistance. Ces gens-là ont décidément une indignation bien sélective!

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