Expulsions en Seine-Saint-Denis : Pour exiger le respect du droit au logement26/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Expulsions en Seine-Saint-Denis : Pour exiger le respect du droit au logement

Mardi 18 mai, à l'heure du déjeuner, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées pour manifester de l'Office départemental de HLM (ODHLM) à la préfecture de Bobigny, à l'appel de la Coordination des travailleurs sociaux de Seine-Saint-Denis, pour dénoncer les expulsions locatives qui n'ont pas disparu même si le ministre de la Cohésion sociale, Borloo, a promis un moratoire pour les locataires en difficulté "de bonne foi".

La manifestation, partie des bureaux de l'ODHLM, a fait halte devant le tribunal d'instance. Là un représentant du Syndicat de la Magistrature a souligné les limites des mesures proposées par Borloo, notamment le fait qu'en cas d'expulsion, le jugement restera, même s'il y a des mesures de clémence. Et il n'est même pas sûr que le droit de rester dans le logement sera assuré dans tous les cas. De plus, ces mesures ne concernent que le logement social. Or, dans de nombreuses régions, il y a une telle pénurie de logements sociaux que bien des familles populaires se logent dans le parc privé. Et dans ce secteur, rien n'est prévu en cas de difficultés économiques des locataires.

Les manifestants scandaient: "Non, non, non aux expulsions, oui, oui, oui aux constructions", "Borloo, et toi es-tu de bonne foi?". "Borloo, chiche, arrêt des expulsions... sans exception" et "Un logement c'est un droit!" À la fin de la manifestation, une représentante de la Coordination a déclaré: "Si notre Coordination a proposé cette manifestation, avec le parcours symbolique de l'expulsé, de l'ODHLM à la préfecture en passant par le tribunal, c'est pour illustrer comment le logement aujourd'hui n'est pas respecté en tant que droit. (...) C'est pour rappeler que, derrière ce circuit administratif des dossiers d'expulsion, il y a des enfants, des femmes et des hommes, parfois très âgés, handicapés, sans famille et sans autre solution que la rue. C'est pour affirmer que le logement est un droit fondamental, lié à des conditions économiques mais aussi le point de départ minimum pour acquérir tout autre droit: sécurité, hygiène, dignité, sommeil, santé, vie familiale et parentalité, travail, scolarité, citoyenneté et que les expulsions sont une manière particulièrement inhumaine de pénaliser la pauvreté, que rien ne peut justifier." Plusieurs prises de parole ont eu lieu en solidarité avec cette initiative, notamment celle d'Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, et d'Armonie Bordes, députée de Lutte Ouvrière au Parlement européen.

D'autres initiatives sont prévues pour exiger un "logement de qualité à un coût abordable pour tous". Plusieurs associations dont ATD Quart Monde, la Confédération Nationale du logement, le DAL, la Ligue des Droits de l'Homme, entre autres, appellent à manifester à Paris, le samedi 5 juin à 11 heures au métro Duroc.

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