Centre hospitalier spécialisé de Cadillac (Gironde) : Contre l'aggravation des conditions de travail26/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centre hospitalier spécialisé de Cadillac (Gironde) : Contre l'aggravation des conditions de travail

Depuis lundi 17 mai, les salariés du Centre hospitalier spécialisé de Cadillac (Gironde), avec une majorité de médecins, refusent toute nouvelle admission dans cet hôpital psychiatrique. Comme ils l'avaient déjà dénoncé lors d'un mouvement de grève le 17 avril, la situation n'est plus tenable: le CHS a une capacité d'accueil de 136 lits, avec en plus dix chambres d'isolement. Mais ce seuil a été dépassé durant 300 jours de l'année 2003, avec des pointes à 156 malades hospitalisés certains jours.

La direction nous explique qu'en tant que service public, nous sommes tenus de prendre tout nouveau malade, mais c'est à nous de nous débrouiller. Au pavillon des admissions de Renaudin, par exemple, il y a treize chambres, pour une capacité de 26 lits, avec en moyenne 29, voire 34 patients. Nous sommes régulièrement obligés de transformer des chambres de deux en trois places. Et nous ne sommes que deux ASH et deux AS en semaine pour l'entretien de tout le bâtiment, et seulement trois à quatre infirmiers, ce qui est loin du compte quand on sait que les malades que nous accueillons ont besoin de calme, de beaucoup d'attention, de soins et qu'il y a parmi eux des toxicomanes, des alcooliques qui peuvent avoir des réactions dangereuses.

Si un malade s'absente un week-end pour voir sa famille ou pour une intervention dans un hôpital, même pour une seule nuit, son lit est déclaré vacant et un nouveau malade peut prendre sa place. Quand le premier revient, à nous de le placer où l'on peut, dans une autre chambre ou carrément dans le couloir comme cela est déjà arrivé.

L'hôpital est un service public et il faut lui donner les moyens de fonctionner correctement. Mais ce n'est pas le cas.

Pour l'instant, l'objectif est de revenir à la capacité réelle d'accueil chaque fois que la direction voudra imposer un nouveau malade. Des collègues sont mobilisés pour bloquer l'admission à l'entrée de l'hôpital. Les médecins sont partie prenante du mouvement.

Cette épreuve de force, il nous faut la gagner parce que ce sont nos conditions de travail et le bien-être des malades que nous défendons. Nous avons besoin de l'embauche d'infirmiers, d'ASH et d'AS ainsi que de la titularisation de tous les auxiliaires. Et ce qu'il faut aussi espérer, c'est que ce mouvement fasse tache d'huile car les problèmes sont les mêmes dans tous les hôpitaux spécialisés.

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